Une rencontre a été organisée jeudi 27 juin à Tunis par la délégation Wallonie Bruxelles en présence d’experts internationaux qui ont évoqué des travaux qu’ils vont présenter à Sbeitla (gouvernorat de Kasserine) du 27 au 30 juin dans le cadre de l’atelier sur le thème ”Patrimoine, outil de développement et de démocratie”.
Ces journées portent sur les moyens de valoriser les sites archéologiques auxquels ces experts de Tunisie, Belgique, France, Allemagne, Autriche, Italie, Maroc, Portugal et des Pays-Bas, prendront part.
A noter que le pôle EUNIC Tunisie réunissant les instituts et services culturels des Etats membres de l’Union européenne organise cet atelier soutenu par la Délégation de l’Union européenne, en partenariat avec le Centre national d’art vivant (CNAV) et l’Association AZER pour le développement durable (Sbeïtla, Kasserine).
A cette occasion, Sana Tamzini, directrice du CNAV et également directrice artistique de l’événement, a souligné à l’agence TAP que l’objectif de ces journées est de sensibiliser le citoyen à la valorisation de son patrimoine matériel et immatériel contemporain à travers l’art contemporain.
Elle a ajouté que le choix s’est orienté vers Sbeitla car c’est le plus grand site archéologique au niveau de la superficie avec 5 ha, sachant que c’est une région défavorisée sur les plans économique et social.
Sabine Ladstatter, directrice de l’institut archéologique autrichien et directrice des fouilles à Ephesos en Turquie, souligne : “Je suis intéressée par le volet archéologique, le développement régional et touristique et à ce titre, je parlerai à Sbeitla d’Ephesos, un site archéologique en Turquie qui accueille 2 millions de touristes par an”. L’accent sera mis dans sa présentation, sur l’impact archéologique sur le développement régional et les risques du tourisme de masse sur le site.
Anne-Françoise Cannella, directrice du Centre de formation aux métiers du patrimoine à l’Institut du patrimoine Wallon, note qu'”il s’agit de créer un échange sur le savoir, le savoir-faire et le savoir-être avec les experts présents et insister sur le décloisonnement entre les métiers, notamment des artisans, la population locale et les universitaires”.
“Le but est d’engager un dialogue sur le patrimoine qu’on a hérité de nos ancêtres et qu’on doit transmettre vivant aux générations futures”.
L’expert marocain Moncef Adili, conseiller à ONU-HABITAT, est venu en Tunisie pour présenter le cas d’un habitat en zone subsaharienne classé patrimoine mondial de l’UNESCO qui est Ksar Ait Benhaddou. Ce site “est précaire et vulnérable de par son architecture en terre et une suractivité cinématographique”, a-t-il dit, mettant en relief l’importance de la gestion du patrimoine universel et l’activité de développement local basé sur le tourisme en intégrant les populations défavorisée pour améliorer les conditions de vie des citoyens.
Pour M. Adili, ces rencontres sont une occasion unique d’échanges croisés entre des expériences de pays du Maghreb qu’il faut promouvoir tout en créant des passerelles entre les institutions locales et les ONG.
Roel During, chercheur en innovation social et patrimoine culturel à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas, présentera une conférence sur la manière dont les jeunes pourront devenir entrepreneurs dans le secteur du patrimoine culturel, et par le biais de médias sociaux en présentant notamment des initiatives réussies qui ont permis la création d’emplois.
Le programme artistique de ces journées comporte des parcours, des cortèges animés par des artistes locaux et tunisois, des performances et des défilés. Des débats réunissant des animateurs de sites historiques, des associations de développement local, des responsables d’établissements scolaires concernés par les métiers du patrimoine et du tourisme sont au menu de cette importante manifestation qui met l’accent sur le patrimoine, le développement et la démocratie par des diverses actions de sensibilisation.
WMC/TAP