La Banque mondiale lance une nouvelle stratégie sur le secteur de la santé, nutrition et population (SNP) dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Elle a été annoncée à l’occasion d’une conférence sur le thème “Equité et redevabilité : s’engager dans les systèmes de santé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”, organisée, jeudi 27 juin à Gammarth.
Cette stratégie, qui s’étale de 2013 à 2018, a pour objectif de créer un système sanitaire plus efficace et moins coûteux, en offrant la possibilité aux gens de s’exprimer sur leurs besoins en services de santé, a précisé Eileen Murray, chargée des opérations de la banque mondiale en Tunisie, Moyen-Orient et Afrique du nord.
Il s’agit aussi de réduire les disparités régionales en matière d’accès au soin et de généraliser le droit à la santé en mettant en place un système de santé plus juste et redevable, a t-elle ajouté.
De son côté, le directeur du secteur de santé, nutrition et population pour la région MENA, Enis Baris, a indiqué que le système de santé doit être fondé sur deux principes ceux de l’équité et de la redevabilité.
Le principe de l’équité en matière d’accès aux soins se définit dans le cadre de cette stratégie par l’absence de disparités systématiques dans le domaine de la santé pouvant être évitées grâce à la prévention et aux soins, une juste répartition de la charge du financement de la santé en fonction de la capacité de chacun à payer et à une réponse équitable aux besoins, aux droits et aux attentes extra-médicales de ceux venus chercher des soins, c’est à dire un dialogue digne avec le fournisseur de soins.
Selon M. Baris, les principes de cette stratégie se fondent sur les valeurs exprimées par les populations de la région MENA (sondage et témoignages).
Quant à la redevabilité du système de santé, elle se définit par l’obligation d’assurer des services de soins efficaces et adaptés, en temps voulu, avec le souci de maîtriser les coûts et en plaçant le malade au cœur du processus. Elle passe par l’interaction de trois acteurs clés : les populations, les payeurs et les fournisseurs de soins.
Le maintien de l’équité et de la redevabilité du système suppose que le système de santé soit à la fois solide et viable sur le plan budgétaire.
A noter que la nouvelle stratégie mise en place par la banque mondiale identifie une série de principes qui constitueront des références pour évaluer tous les engagements futurs de la banque afin de mesurer si ses activités en terme de conseils, d’analyse ou de plaidoyer ainsi que de soutien financier contribuent effectivement à améliorer de façon durable l’équité et la redevabilité dans la santé.
“Sa mise en œuvre est prévue en trois phases. La première phase comprend un processus intensif d’engagement qui permettra d’écouter les patients, de prendre connaissance de leurs besoins et de clarifier les problèmes ainsi que les options permettant de les résoudre. La deuxième phase prévoit le développement des plans et la troisième consiste à mettre en œuvre concrètement la stratégie”, a précisé M. Baris.
Evoquant les caractéristiques du système de santé en Tunisie, Dr Nebil Ben Salah, directeur général de la santé a estimé que cette stratégie contribuera à assurer la pérennité de notre système de santé en favorisant le transfert de compétences et l’échange des bonnes pratiques.
L’intervenant a énuméré les lacunes du secteur dont les disparités sociales et régionales en matière d’accès aux soins, soulignant la nécessité d’une solidarité pour assurer la viabilité du système. “Il existe des initiatives engagées par l’Etat en matière de santé, mais elles sont insuffisantes”, a précisé, de son côté, Hassen Ben Salem, directeur des études et de la planification au ministère de santé, soulignant la nécessité d’adapter ce système aux évolutions sociales.
WMC/TAP