EXCLUSIF AFP – Troubles au Brésil : aucun pays “n’est à l’abri”, selon la Banque mondiale

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à Washington DC (Photo : Mandel Ngan)

[28/06/2013 15:51:58] WASHINGTON (AFP) Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, juge dans un entretien à l’AFP qu’aucun pays n’est “à l’abri” des troubles sociaux qui ont secoué le Brésil ou la Turquie et réfute toute idée d’un accès de faiblesse économique des grands pays émergents.

“Aucun pays n’est à l’abri de ce genre de mouvements de citoyens qui se mobilisent pour demander plus”, déclare M. Kim, qui a pris les commandes de l’institution, géant du développement, il y a un an.

Plusieurs villes du Brésil sont secouées par des manifestations de masse quelques semaines seulement après des troubles sociaux qui ont éclaté en Turquie.

Selon M. Kim, le Brésil a certes “fait beaucoup” pour redistribuer les fruits de la croissance mais de “nombreuses inégalités” subsistent.

“Le Brésil doit réfléchir en profondeur à ce qu’il doit faire pour enclencher la prochaine étape de sa croissance économique”, ajoute cet ancien universitaire de 53 ans, né en Corée du Sud et arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 5 ans.

Même si la Chine donne dans le même temps des signes de ralentissement économique, M. Kim réfute l’idée d’une fin de cycle pour les grands pays émergents, qui ont récemment porté la croissance mondiale à bout de bras.

“Il y aura des hauts et des bas mais il est important de ne pas surréagir” à ces variations, assure M. Kim.

Le dirigeant est également revenu sur son projet d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030. “Il y a encore 1,2 milliard de personnes qui vivent avec moins de 1,25 dollar par jour et c’est une tache sur notre conscience collective”, souligne-t-il.

“Cet objectif nous donne un impératif d’urgence que nous n’avions pas auparavant”, dit-il.

La Banque mondiale, qui a récemment sonné l’alarme sur le réchauffement climatique, appelle désormais à doper la croissance sans aggraver davantage le niveau d’émissions de C02.

“Il sera impossible de s’orienter dès maintenant vers un monde sans énergies fossiles”, assure-t-il toutefois, ajoutant que les pays émergents n’en accepteraient pas les conséquences.

Ces pays “n’ont pas émis beaucoup de carbone et seraient aujourd’hui sommés de se priver d’énergie parce que nous, les pays riches, avons émis tant de carbone dans l’atmosphère. C’est inacceptable pour eux”, dit-il.