La Tunisie veut devenir un axe d’échanges d’électricité en Méditerranée

Par : TAP

Le PDG de la STEG et vice-président de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), Tahar Laribi ,a déclaré, vendredi 28 juin, que la Tunisie appuie l’initiative MEDGRID, projet majeur de co-développement et d’interconnexion énergétique euro-méditerranéenne, ayant pour finalité d’atteindre la compétitivité économique de la production d’énergie verte dans les pays du Sud et d’en exporter une partie aux pays du Nord.

“Cette interconnexion figure parmi les choix stratégiques futurs pour identifier des solutions à l’évolution importante de la demande, la hausse des prix du gaz naturel, la dépendance du parc de production d’électricité du gaz naturel et l’épuisement prévisible des ressources nationales”, a indiqué M. Laribi, lors d’un séminaire organisé à Gammarth (Tunis), par la société MEDGRID et la STEG, sur le thème “les perspectives de développement des axes d’échanges de l’électricité au sein du bassin Méditerranéen”.

En Tunisie, contrairement aux pays voisins grands producteurs de pétrole tels que l’Algérie et la Libye, la production d’électricité dépend à plus de 98% du gaz naturel alors que la demande évolue à un taux annuel estimé à 6%.

Concrètement, le projet MEDGRID, ancien TRANSGREEN, étudie l’opportunité de transporter à courant continu sur longues distances reliant l’Algérie à l’Espagne, et à la Sardaigne, la Tunisie et la Libye à l’Italie et l’Egypte à la Grèce.

Le premier responsable de la STEG a annoncé, à cette occasion, qu’une étude sera lancée conjointement avec la Libye pour mettre en place la solution optimale qui permettrait de concrétiser l’interconnexion entre les deux pays.

“La concrétisation de ce projet ne peut se faire, toutefois, qu’en cherchant le schéma optimal par le biais d’une approche régionale impliquant les différents acteurs et pays concernés tels que l’Egypte, l’Algérie et le Maroc”, a-t-il dit à propos de la liaison avec la Libye.

L’enjeu, d’après lui, est de rechercher un schéma qui permettra la réalisation de l’interconnexion physique avec l’Europe indépendamment de tout projet d’électricité.

Pour sa part, Chékib Touibi, responsable à la STEG, a déclaré que “la Tunisie pourrait être un axe d’échange de l’électricité en Méditerranée”. Il estime que le projet d’interconnexion entre les pays du Maghreb et l’Europe est “intéressant et fiable”, à travers l’Italie, eu égard à la proximité entre la Tunisie et ce pays européen et à la profondeur de la mer.

La liaison permettra de réduire la pression sur les interconnexions déjà existantes entre le Maroc et l’Algérie, d’une part, et la Tunisie et l’Algérie, d’autre part, et d’assurer un approvisionnement continu en énergie des pays de la rive nord de la Méditerranée.

En ce qui concerne la liaison avec la Libye, M. Touibi a fait remarquer qu’il faut faire une connexion en courant continu avec une technologie bien déterminée.

L’initiative MEDGRID s’inscrit dans le cadre du Plan solaire Méditerranéen (PSM), qui prévoit la construction de capacités de production d’électricité de source renouvelable, notamment, solaire, de 20 gigawatts (GW) à l’horizon 2020.

WMC/TAP