Si elle porte bien son nom, l’armée ne s’exprime jamais, car pour certains auteurs, «il y a d’abord de nombreux militaires qui, en cela, fidèles aux traditions d’apolitisme de la “grande muette“, refusent de verser dans le manichéisme du jeu politique», et pour d’autres, quand elle s’exprime, «c’est pour débiter du politiquement correct».
Au vu de tout ça, que penser de l’intervention de l’emblématique GENERAL AMMAR hier sur Ettounsia, et indépendamment de la reconnaissance du talent indiscutable de MBG, qui est capable du meilleur et du pire, et qui, hier soir, est resté lui pratiquement muet toute la soirée?
Parallèlement, et il faut en dire un mot. France2 diffusait pour une fois un reportage relativement intelligent sur la Tunisie et sur les défis que doivent relever les Tunisiens. Pour une fois, j’ai trouvé dans le commentaire de l’animateur une sorte de respect envers un peuple qui se bat le plus pacifiquement possible contre les aberrations de l’histoire.
Les aberrations, MON GENERAL les traite à sa manière, en grand seigneur patriote et sincère qui, comme tous les militaires qui se respectent –surtout quand ils sont en tenue- disent tout avec l’air de ne rien dire. Et le dernier document qu’il a lu avant d’annoncer son départ –un militaire ça ne démissionne pas Mr ABBOU– est une sorte de feuille de route pour ses successeurs qu’il semble avoir bien formés et formatés dans le sens, j’espère, de l’ETAT.
Je pense que cette interview ne doit pas être seulement écoutée, elle doit être réécoutée et même écrite et commentée dans les détails les plus profonds; et en temps que téléspectatrice, j’ai retenu quelques grandes lignes directrices de cette émission:
– Le danger est là et nous en sommes tous responsables,
– Les gestionnaires en place ne sont pas des technocrates et par conséquent sont incompétents,
– Le pouvoir n’est pas une fin en soi: il l’a bien refusé un certain 15 janvier car sa devise est “servir“ et non “se servir“
– Il y a eu depuis longtemps démolition programmée des services de renseignements (RS) et un pays sans SR, c’est comme une personne exposée aux pires virus,
– Etc.
Et pour conclure, je me pose une question très simple: cette interview est-elle la fin ou le début de quelque chose? DIEU seul sait!