L’Organisation internationale de la Normalisation ISO vient de décider de créer une nouvelle norme internationale anti-corruption. Un groupe de travail formé de représentants des pays membres de l’ISO, en plus d’experts internationaux vient d’être créé en vue de réfléchir sur la portée et la pertinence d’une telle norme et de procéder à sa rédaction.
Un Tunisien figure parmi les experts sollicités par l’ISO, en l’occurrence Kamel Ayadi, expert international en stratégies de prévention de la corruption dans le domaine des affaires.
La première réunion du groupe s’est tenue la semaine dernière dans la capitale anglaise Londres et s’est terminée sur un consensus fort autour de la nécessité de développer cette norme, en dépit de la réticence de certains pays dont en particulier les Etats-Unis et la France.
La réunion a permis de fixer les principes et les contours de cette nouvelle norme qui sera une norme de certification intégrée dans la gestion des entreprises et non pas une norme d’orientation, telle que la norme ISO 26000 sur la Responsabilité Sociétale.
Il y a lieu de rappeler que suite à une proposition introduite par l’Angleterre visant l’adoption d’une norme internationale Anti-corruption que l’Organisation de l’ISO a voté, il y a quelques semaines, à la majorité de ses membres, une motion appelant à la création d’un groupe d’experts pour approfondir la réflexion sur cette question et parvenir à un consensus, surtout après l’opposition de certains pays qui ont voté contre, dont les Etats Unis, la France, l’Allemagne, le Japon et l’Iran et l’abstention de l’Australie.
Mise à part l’opposition de l’Allemagne qui est fortement influencée par la position de son industrie vis-à-vis de la question de la normalisation, l’opposition de ces pays n’est pas fondée sur le principe du refus de normaliser la corruption, mais plutôt par des soucis de cohérence avec d’autres normes en cours d’élaboration, sans compter aussi les sensibilités politiques et les rivalités entre pays au sein de l’ISO.