Ali Larayedh, chef du gouvernement, a récemment planché sur un secteur considéré comme étant assez porteur pour le nouveau modèle économique du pays… Celui de la finance islamique. Il a déclaré lors de l’ouverture des journées de Zitouna Banque pour la finance islamique : «Le nouveau gouvernement tient à développer les activités de la finance islamique en Tunisie et la doter de tous les instruments et mécanismes légaux qui permettront son essor et son expansion. Et qu’il s’agisse des banques, des fonds d’investissements, des compagnies d’assurance ou même des soukouks islamiques».
Il s’est référé en cela à la loi des finances de 2013 qui impose le renflouement des caisses de l’Etat. Quant aux mesures fiscales se rapportant à la finance islamique, elles ont été traitées en 2012. Et comme on l’avait déjà programmé en 2009, 2010, le capital de la banque a atteint les 100 MDT alors qu’il était de 70 MDT.
Que dire? Si ce n’est que tout semble bon et bien pour le gouvernement aujourd’hui dans le but d’attirer le cash et imposer en Tunisie de nouvelles méthodes de travail et de management adossées aux produits islamiques. L’islamisation d’un pays commence par la dépendance médiatique, financière et économique et se termine par des écoles coraniques à la pakistanaise pour former les nouvelles générations à l’art du djihadisme…
Ne dit-on pas que la main qui donne est celle qui dirige? Un accord de partenariat de 1.200 millions de dollars et près de 150.000 dollars vient d’ailleurs d’être signés avec Ahmed Mohamed Ali, président du groupe de la Banque islamique de développement pour soutenir Zitouna Banque dans ses efforts de financement des secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du commerce ainsi que du renforcement des exportations.
Ahmed Mohamed Ali a également proposé ses services à la Tunisie pour ce qui est de l’introduction des «Soukouks islamiques» sur le marché financier Tunisien: «Nous comptons offrir à la Tunisie une garantie institutionnelle financière dont la valeur est de 600 millions de dollars avant 2014, rappelant que la Banque islamique de développement a consacré à la Tunisie près de 12 millions de dollars pour le lancement des soukouks en Tunisie”.
Mais la Tunisie ne profitera pas que de l’aide généreuse de ses «frères» du Golfe arabe, estime Bowman Cutter, qui a 30 ans d’expériences dans l’investissement international et a occupé des postes importants au sein d’institutions, telle que la société d’investissement privée Warburg Pincus ou à MicroVest, un grand bailleur de fonds pour les institutions de microfinance dans les pays en voie de développement.
Il vise par sa visite en Tunisie à promouvoir le développement du secteur privé tunisien et catalyser les investissements des petites et moyennes entreprises tunisiennes (PME). Le Fonds tuniso-américain des entreprises, dont le capital est de 20 millions de dollars américains sera présidé par Bowman Cutter lui-même. Le gouvernement américain en a assuré la subvention.
La mission du Fonds sera d’accorder des prêts et d’investir des fonds privés dans les petites et moyennes entreprises tunisiennes; il viendra en aide aux investisseurs pour leur démontrer le potentiel de profits en créant des perspectives visant l’épanouissement du secteur privé.
Les prochaines tranches des fonds émanant du gouvernement américain au cours des années à venir devraient capitaliser davantage le Fonds, qui s’efforcera également de coopérer avec des partenaires internationaux pour d’éventuels co-investissements.
Le Fonds tuniso-américain des entreprises dispose d’un bureau à Tunis, avec un Conseil d’Administration qui se compose de six Américains et trois Tunisiens connus pour leurs carrières à l’échelle internationales dans le monde des affaires et qui ont également démontré leurs expertises dans les investissements dans les marchés émergents internationaux.
Sur un tout autre volet, la sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Wendy Sherman, qui a rencontré Ali Larayedh, chef du gouvernement, jeudi 13 juin, a annoncé que son pays a consacré à la Tunisie 350 millions de dollars pour soutenir le processus de transition démocratique ainsi que les efforts pour une police républicaine dotée des moyens de surveiller les frontières et le renforcement des échanges économiques entre les deux pays.
Elle a insisté, d’après le communiqué publié par les services du Premier ministère, sur le fait que les USA ont une totale confiance dans l’impartialité et l’indépendance de la justice tunisienne. Une clémence que ne partage pas un internaute tunisien lequel affiche sur son profil:
– Il a chanté, il est en prison…
– Elles ont manifesté, elles sont en prison…
– Ils ont envahi et attaqué une ambassade, incendié des véhicules, agressé des agents de l’ordre et des citoyens, défié les lois, miné les montagnes et assassiné des militaires, ils sont en liberté…
– Certains ont été emprisonnés pour attentats terroristes islamistes contre leurs compatriotes, ils sont au pouvoir…
Mais cela entre, comme l’a à juste titre déclaré Wendy Sherman, dans le cadre de la liberté d’expression et dans la phase de transition démocratique qui vire de plus en plus vers la transition démographique et idéologique…
Espérons que ses interlocuteurs ont bien saisi le message…