Allemagne : Merkel reçoit les Européens pour parler chômage

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çois Hollande à Berlin, le 3 juillet 2013 (Photo : Johannes Eisele)

[03/07/2013 14:07:49] Berlin (AFP) La chancelière Angela Merkel, en campagne électorale, reçoit mercredi plusieurs partenaires européens, dont le président français François Hollande, pour une nouvelle réunion consacrée à la lutte contre le chômage des jeunes, une de ses priorités.

Il y a fort à parier que l’espionnage des Européens par les services de renseignement américains ainsi que la situation politique tendue du Portugal, les sujets brûlants de la semaine, viendront s’inviter dans les discussions à la chancellerie. Le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, est attendu à Berlin, selon la liste des participants communiquée par l’Elysée.

“La grande conférence de Berlin est le moyen de commencer à partager avec précision nos expériences concrètes” pour réduire le chômage, a déclaré Mme Merkel, dans une interview publiée par six quotidiens européens.

Elle y affirme que “le chômage des jeunes est le problème européen le plus pressant”, alors que les dirigeants de l’UE se sont déjà penchés sur la question la semaine dernière à Bruxelles.

Berlin souhaite pouvoir présenter à l’automne des mesures concrètes pour aider les quelque 6 millions de jeunes Européens au chômage.

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ère allemande Angela Merkel à Berlin, le 3 juillet 2013 (Photo : Johannes Eisele)

D’ores et déjà l’opposition allemande a dénoncé un “show” de la chancelière, qui essaie à la fois de renverser son image de championne de l’austérité en Europe et de tailler des croupières à la gauche dans sa campagne pour un troisième mandat chez elle.

“Pour Merkel, ça lui permet de montrer que l’Allemagne se préoccupe du sort des jeunes Européens”, analyse-t-on aussi à Paris. “Tout ce qu’elle fait, c’est par rapport à des principes et des réalités électorales”, admet-on dans l’entourage du président français, “mais elle fait toujours le compromis permettant à l’Europe d’avancer”.

Du côté des intéressés, les attentes étaient fortes. “Puisqu’ils ont réussi à trouver des solutions pour les banques, aujourd’hui c’est pour les jeunes qu’il faut trouver des solutions”, a martelé Emilie Trigo, qui représentait le syndicat français Unsa lors d’une manifestation parallèle organisée par plusieurs syndicats européens à une encablure de la chancellerie, et à laquelle participaient environ 300 jeunes venus de toute l’Europe.

“Elle va être gentille”

Mme Merkel devait recevoir en tout début d’après-midi une délégation de 10 de ces jeunes. “Je la connais, elle va être très gentille, nous écouter, mais dites-lui que vous avez la tête sous l’eau”, a exhorté Michael Sommer, le président de la confédération syndicale allemande DGB, qui chapeautait la manifestation.

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emploi de Berlin, le 11 avril 2012 (Photo : Odd Andersen)

En parallèle aux efforts européens – les 27 se sont entendus pour débloquer la semaine dernière 6 milliards d’euros très rapidement pour cette cause – Mme Merkel avait lancé fin mai à Paris, avec M. Hollande, une “offensive pour l’emploi des jeunes”, à laquelle la réunion de mercredi fait écho. Le président français se soumettra d’ailleurs à ses côtés aux questions des journalistes en fin d’après-midi.

“Notre intérêt à nous c’est de montrer que la France et l’Allemagne sont d’accord pour travailler ensemble”, explique-t-on dans l’entourage du président. De source diplomatique française, une autre réunion de même nature devrait être organisée à Paris dans les mois qui viennent.

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éunion à Berlin consacrée au chômage des jeunes, le 3 juillet 2013 (Photo : Johannes Eisele)

Outre le président français, Mme Merkel attend 17 chefs d’Etat et de gouvernement, parmi eux ses homologues grec, espagnol et italien, mais également le Premier ministre polonais, les trois représentants des pays baltes. Mais “le chiffre définitif sera connu cet après-midi”, a prévenu le porte-parole de la chancelière.

Les 28 ministres de l’Emploi de l’UE et les 28 chefs des services pour l’emploi se sont pour leur part retrouvés dans la matinée pour des discussions. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, celui de l’UE Herman van Rompuy, et d’autres personnalités européennes viennent compléter le tableau.

Le rival social-démocrate de Mme Merkel dans la course à la chancellerie, Peer Steinbrück, a profité de l’occasion pour se réunir avec les ministres de gauche venus à Berlin.

Sur le fond, la réunion de mercredi doit évoquer la mobilité, l’apprentissage des langues, le système d’apprentissage “dual” à l’allemande, bref tout ce qui peut servir de “bons exemples”, selon Berlin.