Vue du port de Collioure, dans le sud-ouest de la France (Photo : Eric Cabanis) |
[04/07/2013 07:51:20] Bagnères-de-Luchon (France) (AFP) Deux semaines après les inondations qui ont frappé les Pyrénées, la saison touristique commence difficilement pour les professionnels du tourisme, des établissements dévastés restant fermés tandis que d’autres souffrent de la désaffection des vacanciers, toujours frappés par les images des inondations.
Pour les cas les plus graves, c’est même toute la saison qui est condamnée.
“Cet été sera une catastrophe!”, prédit Sabine Accornero, la directrice du camping “La Grange Bigourdane” à Esquièze-Sère, tout près de Luz-Saint-Sauveur dans les Hautes-Pyrénées.
énées, dans le sud-ouest de la France (Photo : Remy Gabalda) |
Sur son terrain habituellement herbeux, des roches “de la taille d’une porte de maison”, jonchent les emplacements destinés aux tentes et caravanes, rapporte-t-elle.
“Je suis incapable de dire quand je vais pouvoir redémarrer l’activité (…) Il y a encore beaucoup trop de travail à fournir”, ajoute, abattue, la propriétaire du camping, contactée par l’AFP.
“Tout est à refaire”
Tout près de là, au camping “Le Bastan”, “tout est à refaire” selon le fils des propriétaires, car le torrent, en débordant, a cassé les sanitaires, les réseaux électriques et même la piscine.
Selon Hautes-Pyrénées Tourisme Environnement(HPTE), une trentaine de structures touristiques sur 6.000 dans le département, surtout le long des gaves, ne pourront pas rouvrir leurs portes cet été.
érations de nettoyage, à Lourdes, le 20 juin 2013 (Photo : Pascal Pavani) |
A Lourdes, sur 33 établissements et résidences de tourisme touchés par les inondations, 15 sont encore fermés, soit un peu plus de 10% des chambres de la cité mariale, indique l’Office du Tourisme.
Dans ce haut lieu des pèlerinages qui accueille six millions de visiteurs par an, les Sanctuaires, très durement frappés par les intempéries ont rouvert. La grotte, où la tradition catholique situe les apparitions de la Vierge Marie, est désormais accessible, et seule la basilique souterraine Saint Pie X, pouvant accueillir 25.000 pèlerins, reste fermée au public.
Du côté de l’office du tourisme de Lourdes, la directrice, Pascale Fourticq “craint un manque à gagner car les gens ont retenu les images impressionnantes des intempéries”, même si la plupart des sites et activités touristiques ont rouvert.
Même les communes qui ont déjà pansé leurs plaies connaissent un début de saison difficile.
ébris à Lourdes, le 20 juin 2013 (Photo : Pascal Pavani) |
Ainsi, Bagnères-de-Luchon en Haute-Garonne, peine à se remplir.
“Deux jours après la crue, une soixantaine de personnes avait annulé leurs réservations”, lâche Sébastien Ruffray, propriétaire de l’hôtel Le Floréal, un établissement que l’eau a pourtant épargné.
“Et mon calendrier pour cet été est déprimant. Je me demande comment je vais finir la saison”, poursuit l’hôtelier, en montrant ses plannings de réservations.
Surmonter les annulations
Les thermes de Luchon, l’un des poumons économiques de la vallée, ont eux-aussi, été victimes d’annulations. “J’ai enregistré, à ce jour, 122 annulations, et 44 interruptions de cure”, déclare la directrice de l’établissement, Nadia Annabi.
“J’ai aussi une forte diminution des réservations. Les thermes sont pourtant restés ouverts tout le temps, tout en accueillant et hébergeant 170 personnes évacuées”, ajoute la directrice.
L’établissement table sur une baisse de 700 curistes cette année, sur un total d’environ 13.000. “J’espère que les réservations vont redémarrer, d’autant que nous avons tout pour accueillir les curistes dans les meilleures conditions”, affirme encore Mme Annabi.
à Bagnères-de-Luchon, dans le sud-ouest de la France, le 18 juin 2013 (Photo : Pascal Pavani) |
“C’est vrai que tous les coins ne sont pas accessibles, mais la randonnée est loin d’être morte dans le Luchonnais”, souligne pour sa part Murielle Daure, responsable du refuge du lac d’Oô un site habituellement très visité. “Il faut que les touristes n’aient pas peur de revenir!”, s’exclame-t-elle.
Du côté de l’office du tourisme de Luchon, on attend beaucoup du passage du Tour de France dans la cité thermale dimanche.
“On a besoin d’images positives, et j’espère que le Tour contribuera à montrer que tout est rentré dans l’ordre. Entre les plans d’hélicoptère, la verdure, et, on l’espère, le soleil, cela devrait montrer une belle image de Luchon et de ses vallées”, estime son directeur Patrice Gaut.
A cette occasion, les sinistrés de Luchon et ceux de Saint-Béat, submergée le 18 juin, pourraient recevoir la visite du Président de la République François Hollande, attendu sur l’étape.