Nul ne met en doute les qualités des services de la Poste tunisienne, ni son apport pour l’économie du pays et pour les entreprises. Ce service public détient le monopole du courrier rapide, puisque les operateurs internationaux de type DHL, EMS et FEDEX sont interdits d’opérer sur le marché national pour le courrier interne.
En outre, la réglementation des marchés publics protège la Poste tunisienne et le Service Rapid-Poste en exigeant que le seul moyen d’envoi des offres dans le cadre des appels d’offres publics se fasse par la Poste. Avec la formule magique «seul le cachet de la Poste fait foi». Par conséquent, pas de remise par “mains propres“ ou par d’autres opérateurs privés.
Cependant, avant le soulèvement du 14 janvier 2011, il était logique de protéger la Poste car cette dernière avait réussi à doter le Rapid-Poste d’un service de qualité, ce en assurant, pendant l’été et la séance unique du mois de Ramadan, un service d’après-midi, le soir et le week-end.
Or, aujourd’hui plusieurs opérateurs économiques privés mais également des particuliers constatent avec regret la régression du service postal, puisque le service Rapid-Poste se limite aux horaires administratifs de 8h à 14H. Pas de service l’après-midi, ni le soir, ni le week-end. Ce qui oblige les opérateurs privés à arrêter leurs activités d’envoi de courrier surtout à l’étranger.
Des opérateurs soulignent que «le Rapid-Poste a décidé, après le 14 janvier, d’arrêter les entreprises économiques du vendredi à 14h jusqu’au lundi 8h, c’est-à -dire pas d’envoi de courrier, d’échantillons, ni même de règlement de factures».
Drôle de révolution qui devient synonyme de médiocrité, de baisse de productivité et de recul de service. Alors, il serait judicieux pour l’économie du pays que la Poste tunisienne -son personnel et son syndicat- accepte de passer la main au secteur privé.