é compte des billets de roupies indiennes dans une banque de Bombay, le 16 mai 2012 (Photo : Indranil Mukherjee) |
[08/07/2013 05:11:16] Bombay (AFP) La roupie indienne a chuté lundi à un nouveau plus bas face au dollar après les bons chiffres de l’emploi aux Etats-Unis qui font craindre un ralentissement du soutien de la Banque centrale américaine (Fed) à l’économie, entraînant un mouvement à la vente sur les marchés émergents.
Après avoir enfoncé plusieurs niveaux planchers ces dernières semaines, la roupie s’échangeait à 61,16 roupies pour un dollar lundi matin à Bombay. Son précédent record était de 60,76 roupies pour un dollar le 26 juin.
L’embellie économique aux Etats-Unis “fait monter le dollar” et mécaniquement baisser la roupie face au billet vert, explique Param Sarma du cabinet de conseil en devises NSP Forex.
A l’image des autres devises en Asie, la roupie pâtit des inquiétudes concernant une baisse du soutien de la Fed à l’économie américaine au vu de ses signes de reprise. Mais la devise indienne souffre aussi des inquiétudes du marché dans un contexte économique interne morose.
La faiblesse de la roupie renchérit les importations et le prix de nombreux biens de première nécessité comme l’huile, alimentant une inflation déjà haute et qui aggrave un peu plus le quotidien de millions d’Indiens pauvres.
“Le gouvernement et la banque centrale doivent prendre des mesures immédiates”, estime Abhishek Goenka chez IndiaForex.
Les marchés d’actions indiens, plombés par le départ d’investisseurs préférant des placements plus sûrs comme les bons du Trésor américain par exemple, ont également un impact à la baisse sur la roupie. La Bourse de Bombay perdait 1,18% lundi.
Depuis le début de l’année, la roupie a dévissé de 11,5%, la pire performance parmi les principales devises asiatiques.
La banque centrale indienne (RBI) a pour habitude de ne pas commenter les mouvements sur le marché des changes et défend une politique d’intervention uniquement pour lutter contre la volatilité des cours. Mais selon des courtiers, elle est déjà intervenue à plusieurs reprises ces dernières semaines.
Les analystes estiment que la Banque centrale ne peut toutefois intervenir de manière importante car elle doit conserver suffisamment de devises étrangères pour les importations. Elle dispose actuellement d’assez de réserves pour sept mois d’importations, son plus faible niveau depuis 13 ans.