Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), est sans doute conscient que la Tunisie n’est pas loin du scénario égyptien, même si ce n’est pas dans la même configuration. Ainsi, dimanche 7 juillet, il a déclaré à Hammamet,à l’ouverture du 22ème congrès électif de l’union régionale du travail (URT) de Nabeul: ‘Nous devons tirer la leçon de ce qui s’est passé en Egypte pour rechercher le consensus à travers le retour au dialogue qui place l’intérêt de la Tunisie au dessus des ceux des partis politiques”. Et ce même s’il a ajouté que “la situation en Tunisie n’est pas la même qu’en Egypte… la sagesse a toujours prévalu en Tunisie, malgré les difficultés et les divergences entre partis”.
Le secrétaire général de l’UGTT a fait remarquer que les fondements de la révolution tunisienne ainsi que le dialogue et les débats qui se sont succédé dans des cadres formels ou informels nous donnent la preuve que la Tunisie est capable de retrouver son équilibre. ”La Tunisie n’a pas d’autre choix que le dialogue entre les partis politiques qui devraient faire chacun de son côté des concessions pour faire prévaloir l’intérêt du pays”, a-t-il dit, estimant que la Tunisie est sur la bonne voie.
Abassi a indiqué que l’UGTT poursuivra sa mission qui consiste à rapprocher les points de vue entre les partis politiques précisément en cette période où la Tunisie a besoin de parachever l’élaboration de la Constitution. Il a rappelé dans ce contexte que l’UGTT œuvre à ce que la nouvelle constitution consacre le principe d’un Etat civil et démocratique et qu’elle mette en avant les principes révolutionnaires dont notamment les droits économiques et sociaux.
Revenant sur la situation en Egypte, Houcine Abassi a émis l’espoir de voir le peuple égyptien dépasser la crise actuelle à travers le dialogue et le consensus, appelant ceux qui accusent l’UGTT de d’être pour les coups d’Etat, de bien lire le communiqué publié par la centrale syndicale qui dit explicitement que la situation en Tunisie est sans commune mesure avec celle de l’Egypte.
Le communiqué, a-t-il ajouté, a salué l’armée égyptienne tout en expliquant que sa mission lui recommande d’œuvrer à sauvegarder l’unité du peuple et la patrie, d’éviter les lutte sanglantes, de préserver la sécurité et la révolution en vue de préparer la voie au dialogue.
Le secrétaire général de l’UGTT a également mis en garde l’armée de rester à l’écart du pouvoir politique. Les termes du communiqué de l’UGTT, a encore précisé Abassi, ne constituent nullement un soutien aux coups d’Etat.
Il a enfin rappelé que l’UGTT n’obéit, dans ses communiqués et ses prises de positions, qu’à la volonté de ses structures et ses bases qui sont les seules habilitées à lui demander des comptes.
D’autre part, et dans un autre registre relatif à la restructuration de l’UGTT, il a fait savoir qu’elle est presque achevée, précisant que les comités élus dont les syndicats de base, vont voir leur champs de compétence élargi.
Abassi n’a pas manqué de relever que plusieurs dossiers importants sont sur la table de l’UGTT, notamment les problèmes des caisses sociales qui ont besoin de solutions radicales à travers la recherche de nouvelles ressources à même de lui permettre de retrouver ses équilibres. Il a, dans ce contexte, appelé à éviter les solutions de facilité qui représentent un fardeau supplémentaire pour les salariés et pour les employeurs.
D’autres dossiers, a indiqué le secrétaire général de l’UGTT, portent sur le chômage, l’emploi, la formation professionnelle, la carte sanitaire du pays, outre le système éducatif.
Les travaux du congrès de l’union régionale du travail de Nabeul devraient aboutir à l’élection de 9 membres à la tête du bureau exécutif parmi 27 candidats. Quelques 121 syndicalistes participent aux travaux.
WMC/TAP
