Un million deux-cents mille, soit plus de 10% de la population tunisienne vivent en dehors de nos frontières. Ils sont une force vive, source de revenus importants pour le pays et représentent un poids électoral non négligeable, mais se sentent exclus de la dynamique constituante que vit le pays.
Dans une lettre ouverte aux constituants, la Coordination des assises de l’immigration tunisienne dénonce l’absence totale de toute référence aux droits des immigrés et des Tunisiens de l’étranger. On y lit que «les immigrés ne sont toujours pas considérés comme des citoyens à part entière et cela n’est pas tolérable», et demandent à la Constituante de faire figurer dans la Constitution des dispositions garantissant les droits -politiques, économiques, sociaux et cultuels- et de représentativité dans des instances consultatives des immigrés et des résidents à l’étranger.
Les demandes sont précises. Il s’agit de graver définitivement dans la nouvelle Constitution l’appartenance des Tunisiens, où qu’ils vivent, au peuple tunisien, et mentionner qu’ils en sont une partie intégrante, de stipuler dans la Constitution le droit de vote et d’éligibilité des Tunisiennes et Tunisiens sans aucune contrainte ou exclusive aux élections présidentielle, parlementaires et autres, et ce quels que soient leurs lieux de résidence, de naissance, leur religion, et qu’ils portent ou non la nationalité de leur pays de résidence, et d’inclure dans sa généralité le droit des immigrés et des résidents à l’étranger ainsi que leurs associations d’être représentés dans une haute instance consultative.
Des demandes qui doivent être prises en compte par l’ANC et reconsidérées. Aux dernières nouvelles, la création d’un Haut conseil des Tunisiens à l’étranger (HCTE), instance représentative démocratique qui serait chargée de veiller à la préservation des intérêts spécifiques des communautés tunisiennes vivant à l’étranger, et d’assurer leur participation active dans l’élaboration des décisions les concernant, à la fois dans leur pays d’origine et dans les pays d’accueil, a été rejetée.