Nous avions annoncé, il y a quelques mois, que le milliardaire tunisien, Mohamed El Ayachi El Ajroudi, comptait investir l’espace politique tunisien tout comme il a commencé à investir dans l’économie, et on nous avait alors traité d’être victimes d’hallucinations… (lire notre article).
Aujourd’hui, lundi 8 juillet 2013, Mohamed El Ayachi El Ajroudi a annoncé la naissance du parti «Al Tounssi, pour la liberté et la dignité». Encore quelque temps, et il déclarera peut-être ses ambitions présidentielles. Dans l’attente, il explique aux médias les raisons qui l’ont poussé à fonder le parti. Pour le faire, il s’est déjà «doté» de nombre de députés qui ont rejoint ses rangs dont Abderrazzak Al Khallouli, Mohamed Salah Chairat, Ibrahim Hamdi et Saad Bouich.
Le bureau fondateur du parti est composé en grande majorité d’universitaires, d’ingénieurs, d’experts et d’hommes d’affaires : «Le parti veut réaliser sur le terrain ce que d’autres déclaraient sans pouvoir le faire. Nous voulons désenclaver les régions en mettant sur pied un réseau ferroviaire qui relie le Nord au Sud. Nous voulons que tout Tunisien possède un lap top et que le pays se reprenne en main et remette à l’ordre du jour les valeurs de la science et du travail. Ce sont d’ailleurs les valeurs qui animeront notre démarche en tant que parti. La Tunisie n’a pas rediscuté de son appartenance civlisationnelle ou des acquis des femmes, qui ne sont pas à remettre en question. La Tunisie est aujourd’hui un grand chantier à ciel ouvert et nous devons tous participer à son édification en investissant, travaillant et en créant des richesses».
Trop beau pour être vrai? Car un député fondateur aurait d’ores et déjà prouvé ses penchants pour la polygamie qu’il aurait défendu aux comités de rédaction de la Constitution. «Je n’exprimais pas mes profondes convictions, il s’agissait pour moi de défendre l’idée du parti auquel j’appartenais, Al Rafah» (sic).
A la question «Votre background serait-il wahabite au vu des relations privilégiées que vous entretenez avec le Royaume saoudien et du début de la fin des Frères musulmans après leur chute en Egypte? Mohamed El Ayachi El Ajroudi a répondu qu’il a fondé son parti pour faire de la Tunisie un pays avancé, préservé son modèle de société et accorder à la femme la place qu’elle mérite. «Nous en recevrons d’ordre d’aucun pays au monde. Nous croyons dans les capacités des Tunisiens, dans leur intelligence et dans le potentiel de notre jeunesse. Notre but est de susciter une dynamique de progrès et d’encourager le développement des sciences et technologies pour assurer au pays un saut en avant dans le monde de la modernité».
Dans son mot de présentation du parti, il a assuré que son parti ne répondait pas aux critères classiques de l’organisation partisane ou du mouvement politique, mais que c’est un courant qui donnerait une place au travailleur, à l’ouvrier, à l’universitaire, au créateur, à l’instruit et à tous ceux dont les voix n’ont pas été entendues par les partis politiques en place. Des partis qui ont réduit les problématiques essentielles du peuple à celle identitaire, et à l’exclusion en refusant de dépasser les instincts primaires de vindictes et de vengeance aux dépens des intérêts du pays.
Précisons que M.A. Ajroudi est originaire de Gabès et est président d’un groupe international implanté en Europe et dans les pays du Golfe. Il possède nombre d’entreprises et des participations significatives au capital de grands groupes internationaux.