Grèce : le patronat plus pessimiste que le gouvernement et le FMI

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ènes, le 23 mai 2012

[09/07/2013 16:29:14] Paris (AFP) L’économie grecque est encore très loin d’avoir mené la nécessaire réforme de ses faiblesses structurelles, comme la fraude fiscale, a déploré mardi le think-thank patronal grec IOBE qui prévoit une récession autour de 5% en 2013, plus pessimiste que les estimations internationales.

Dans son rapport trimestriel, cet influent institut de recherche a revu à la baisse ses prévisions macroéconomiques pour la Grèce, estimant que la récession attendue en 2013, pour la sixième année consécutive, se situera entre 4,8 et 5%.

Plus optimistes, la banque de Grèce tablait en mai sur un recul du Produit intérieur brut (PIB) de 4,6% en 2013 et le gouvernement grec sur un recul de 4,3%, après une contraction de 6,4% en 2012.

Côté FMI, les dernières prévisions d’avril anticipaient une récession de 4,2%.

Seule l’OCDE, dans ses prévisions du 29 mai, tablait sur un recul du PIB grec comparable à celui calculé aujourd’hui par l’IOBE, à -4,8%.

Les conjectures plus sombres du IOBE s’appuient sur la persistance d’une demande interne atone, une poursuite de la montée du chômage -quoique à un rythme plus lent- et un niveau “anémique” d’investissement.

Au premier trimestre 2013, le taux de chômage grec a continué sa progression, atteignant 27,4%. Le think-thank patronal estime qu’il devrait grimper à 27,8% cette année.

L’économiste Nicolas Vettas, enseignant à l’université d’économie d’Athènes et nouveau responsable du IOBE, où il a succédé à Yannis Stournaras, devenu ministre des Finances, s’est montré, lors de la présentation de ce rapport, très dubitatif sur le cours des réformes menées depuis plus de trois ans par le pays.

Sans nier les progrès accomplis en matière de réduction du déficit budgétaire, amélioration de la balance commerciale et de la compétitivité, il a estimé que les “réformes structurelles n’ont pas progressé avec la cohérence et la persévérance nécessaire”, regrettant notamment l’absence de réelle réforme fiscale et la persistance d’un haut niveau de fraude en la matière.

“On observe dans des secteurs clés des retards, des hésitations et de l’impuissance face à la mise en oeuvre de réels changements”, selon le rapport.

“La réduction du secteur public à travers des coupes horizontales de salaires et des suppressions d’emplois apporte une aide financière mais n’améliore pas l’efficacité” de l’administration, pointe-t-il.

L’institut IOBE craint que sans vraie réforme structurelle, l’économie grecque n’évolue que “très lentement” et connaisse une longue période de croissance atone.