ème étape entre Saint-Gildas-des-Bois et Saint-Malo (Photo : Pascal Guyot) |
[09/07/2013 17:36:31] Saint-Malo (France) (AFP) Le Tour de France connaît un retentissement particulier via les réseaux sociaux, où s’exposent la face officielle de la course mais aussi ses coulisses par le biais des coureurs de plus en plus présents.
L’Américain Lance Armstrong, a grandement contribué dès 2008 à la popularisation du principal réseau social mondial, Twitter.
Depuis, le réseau a connu un essor fulgurant et le cyclisme n’a pas échappé au phénomène. Les 29 et 30 juillet, lors des deux premiers jours du départ du Tour, pas moins de 270.000 verbatim (occurrences sur internet: articles internet, messages de réseaux sociaux…) ont été recensés par l’agence Synthesio, qui fait de la veille sur la Toile, “un chiffre qui correspond à un événement sportif majeur”, souligne son directeur général Thomas Le Gac.
L’immense majorité (86%) provenaient de la plateforme de microblogging Twitter.
Si les organisateurs et les médias utilisent les réseaux sociaux pour faire vivre la course, les communicants pour faire passer leurs messages et leurs opérations, les spectateurs pour réagir et commenter, les coureurs les ont également adoptés, le plus souvent pour faire partager leur quotidien de sportif.
Coups de gueule, bons mots…
ème étape entre Saint-Gildas-des-Bois et Saint-Malo (Photo : Joël Saget) |
Au départ du Tour 2013, 143 “twittos” figuraient parmi les 198 coureurs au départ. Face à cet engouement, les équipes ont adopté des règles de base, interdisant notamment de poster des messages moins de 30 minutes avant le départ et 30 minutes après l’arrivée, mais laissent souvent une grande latitude aux coureurs.
Sur une compétition de trois semaines comme le Tour, les coureurs postent des messages sur la vie de leur équipe, des bons mots, des coups de gueule, ouvrant ainsi les portes des coulisses de la plus grande course du monde.
Ils l’utilisent pour saluer un coureur tombé ou ayant abandonné, remercier un concurrent pour avoir fourni un gel nutritionnel durant la course comme Jean-Christophe Péraud à l’égard de Jens Voigt (9e étape)… ou s’excuser publiquement comme Mark Cavendish jeudi, après avoir provoqué une chute dans le final de la 10e étape.
Transparence
Il est aussi outil de débat dans le peloton. Cette année, à l’issue de la première étape marquée par l’imbroglio de l’avancement de la ligne d’arrivée après l’incident du bus Orica, le coureur de l’équipe FDJ.fr Jérémy Roy a lancé l’idée de prendre les temps aux trois kilomètres pour ensuite laisser les sprinteurs se disputer la victoire et limiter les risques de chute pour les autres coureurs. “Qu’en pensez-vous ?” avait-il lancé à ses suiveurs.
D’autres coureurs ont également tenté d’initier -en vain- un mouvement pour la réintégration de l’Américain Edward King, blessé et arrivé hors délai lors de la 3e étape. “Faisons primer l’humanité sur les règles idiotes”, lançait l’Allemand Jens Voigt sur son compte.
Les coureurs y exposent aussi leur travail de coureur, comme l’Espagnol de l’équipe Katusha, Joaquim Rodriguez, qui poste chaque jour ses impressions sur l’étape avec des notes de 1 à 10. Le sommet a pour l’instant été atteint lors de la 9e étape entre Saint-Girons et Bagnères-de-Bigorre: “Stress: 6,5. Vitesse: 8. Fatigue: 9. Difficulté: 9”.
Les réseaux sociaux sont un outil de transparence face aux critiques qui entourent leur sport et particulièrement le Tour de France. Plusieurs coureurs y postent des liens vers des sites (strava.com, srm.de…) où sont publiées les données enregistrées par les appareils de mesure placés sur leurs vélos.
“Je poste aussi durant l’année ce que je fais à l’entraînement pour casser l’image que certaines personnes ont, pour montrer le travail, les grosses charges d’entraînement, les sacrifices qu’on fait, les contrôles qu’on subit…”, explique Samuel Dumoulin de l’équipe AG2R.
Les coureurs y trouvent les encouragements de leurs supporters, mais aussi critiques et insultes. “Ils nous jugent alors qu’ils ne nous connaissent pas, soupire Dumoulin. C’est difficile à entendre mais ça fait partie du jeu”.