 |
| à Bucarest, le 5 juillet 2013 (Photo : Daniel Mihailescu) |
[10/07/2013 11:25:21] Bucarest (AFP) Arrivé en Roumanie en 2004 pour “découvrir le Far-Est”, le Parisien Just Benayache considère que sa petite entreprise de confitures a “un vrai avenir” dans ce pays qui attire les investisseurs étrangers, dont la France, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Allemagne.
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault se rendra ainsi à Bucarest jeudi et vendredi pour discuter entre autres du renforcement des liens économiques entre les deux pays.
C’est en 2009 que M. Benayache, homme énergique de 48 ans, a créé sa PME, décidant de mettre à profit l’expérience de son épouse et la qualité des fruits locaux “à en tomber par terre”. Après quelques années difficiles, “le bout du tunnel est en vue”, a-t-il confié à l’AFP. Dans son atelier de Bucarest qui fleure bon la menthe, des bassines de cuivre attendent d’être remplies de pommes, framboises ou autres abricots.
Le couple, qui a créé sa propre marque “Les saveurs d’Yveline”, livre chaque année quelques 30.000 pots de ses confitures à de grands hôtels bucarestois ou les vend sur le marché local.
“Dans le secteur agroalimentaire, tout est à faire”, estime M. Benayache qui se déclare “confiant” dans la reprise économique du pays et ne se voit pas revenir dans une France où le chômage explose.
La Roumanie, dont la France est le troisième partenaire commercial et le quatrième investisseur étranger, table en 2013 sur une croissance de 1,6% à 2%.
Souvent présentée uniquement comme une destination pour des délocalisations, en raison du bas coût de la main d’oeuvre (le salaire moyen dépasse à peine 350 euros par mois), la Roumanie, deuxième plus grand marché d’Europe centrale et de l’est, représente aussi une opportunité de croissance dans un marché émergent.
Avec 119 magasins et un chiffre d’affaires local d’un milliard d’euros en 2011, le géant de la distribution français Carrefour entend bien tirer profit de la découverte par les Roumains des “joies” de la consommation, après des dizaines d’années de privations sous le régime communiste.
“Le marché roumain est en pleine expansion, la grande distribution représente à peine 49% du commerce de détail contre plus de 90% dans les pays développés”, a indiqué à l’AFP la directrice des ventes du groupe Andreea Mihai.
Distributeur “le plus apprécié” des Roumains, selon une étude de la société de recherche du marché 360Insights, Carrefour se dispute toutefois l’argent des consommateurs avec les allemands Kaufland et Metro qui le devancent en termes de chiffres d’affaires.
5 milliards d’euros investis par la France
Les investissements de la France en Roumanie s’élevaient fin 2011 à 5 milliards d’euros, contre 11,9 milliards par les Pays-Bas, 9,6 milliards par l’Autriche et 6,2 milliards par l’Allemagne, selon les chiffres de la Banque centrale.
 |
| é Carrefour, le 9 juillet 2013 à Bucarest (Photo : Andrei Pungovschi) |
Les Allemands sont particulièrement actifs en Roumanie et depuis le début de l’année multiplient les annonces d’investissements, notamment Daimler, Bosch, Continental…
Adriana Record, directrice de la Chambre de commerce franco-roumaine, relève l’intérêt constant des entrepreneurs français, avec une cinquantaine de sociétés par an qui se renseignent sur les conditions d’implantation en Roumanie.
“Les grands groupes sont déjà présents ici et parmi les derniers arrivés, figurent l’assureur Axa et le groupe de bricolage Leroy Merlin”, souligne-t-elle.
Avec plus de deux milliards d’euros investis depuis 1999, Renault est le premier investisseur français dans ce pays, où il détient l’usine Dacia de Pitesti, un centre d’ingénierie régionale et un centre d’essais.
Filiale de Veolia Environnement, Dalkia s’est elle installée dès 1992 en Roumanie, où elle gère les systèmes de chauffage de trois villes. “Riche de 20 millions d’habitants et de ses propres ressources de pétrole et de gaz (…) la Roumanie offre de belles opportunités”, met en avant le directeur de Dalkia Roumanie, Gilles Humbert.
“Les choses avancent pour les entreprises, pas toujours aussi vite que l’on aurait souhaité, mais cela va dans la bonne direction,” assure-t-il.
