La zone euro décidera en 2014 comment aider davantage Athènes

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à Athènes, le 8 juillet 2013 (Photo : Angelos Tzortzinis)

[10/07/2013 18:03:57] Paris (AFP) La zone euro est prête à aider “davantage” la Grèce et décidera comment au printemps 2014, avant la fin officielle de l’assistance financière internationale à Athènes, a déclaré le président de l’Eurogroupe, Jeroen Djisselbloem, dans un entretien publié mercredi sur le site internet du Figaro.

“Le cas grec est très difficile, il prendra du temps”, explique-t-il au quotidien français. “Le programme de redressement est peu à peu revenu sur les rails et l’Eurogroupe prévoit de débloquer une troisième tranche de prêts sous peu”, ajoute le chef de file des ministres des Finances de la zone euro.

Le plan d’aide à Athènes s’achève normalement fin 2014. Après cette date, la Grèce ne devrait théoriquement plus être sous perfusion financière des Européens et du Fonds monétaire international (FMI), mais il est fort probable qu’elle ne soit pas encore en mesure d’emprunter de l’argent sur les marchés vu son niveau de dette publique encore colossal et des taux d’intérêt très élevés.

“Nous verrons en avril quelle suite lui donner. Nous sommes prêts à aider les Grecs davantage”, assure le ministre néerlandais, promettant que la zone euro étudiera alors “les mesures nécessaires”.

Pour autant, il rejette comme un “remède faussement attrayant” la solution d’un nouvel allègement de la dette grecque, désormais détenue essentiellement par les Etats européens et le FMI. “Athènes devra revenir un jour sur les marchés et les investisseurs risquent d’y regarder à deux fois en cas de nouvelle décote”, tandis que les pays qui ont prêté de l’argent à la Grèce doivent être “remboursés”, insiste-t-il.

Par ailleurs, Jeroen Djisselbloem se montre peu allant sur la recapitalisation directe des banques en difficulté par le fonds de secours de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES), “qui sera possible à la fin de l’été 2014”. “Je crains de n’avoir que très peu à offrir”, “nous n’interviendrons qu’en dernier, tout dernier ressort”, déclare-t-il, “renforcer le capital des banques, ce sera d’abord l’affaire des actionnaires et des investisseurs privés”.

Il doute surtout que cette recapitalisation directe puisse être rétroactive et soulager ainsi les finances des Etats qui ont déjà dû voler au secours de leurs établissements financiers tout en alourdissant leur dette. Cette rétroactivité est possible en principe, mais il faudra l’unanimité des Etats de la zone euro. Plusieurs pays, dont la France, plaident pour son application.

“A l’Eurogroupe, je ne vois pas de soutien politique pour la rendre rétroactive”, prévient son président.