Le site industriel de Saint-Jean-de-Maurienne, le 15 mars 2012 |
[12/07/2013 14:10:19] Paris (France) (AFP) Les dirigeants de Rio Tinto Alcan (RTA) et du groupe allemand Trimet se retrouvaient vendredi après-midi à Paris pour une réunion qui pouvait s’avérer décisive pour le sauvetage des sites industriels de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin et leurs 510 employés.
“Je suis extrêmement confiant”, a déclaré le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, après une longue nuit de négociations qui se sont terminées à 08H00 du matin sans accord.
“Les négociations vont dans le bon sens, mais ne sont pas encore terminées”, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier, admettant implicitement que les parties ont besoin de plus de temps pour trouver un accord qui sauverait 470 emplois à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et une quarantaine à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne).
Les arrivées à Paris du PDG de RTA, la canadienne Jacynthe Côté, et du patron de Trimet, Hans-Peter Schlüter, pourraient contribuer à débloquer la situation. Tous deux se sont réunis avec leurs équipes de négociateurs respectives, avant la reprise des négociations dans l’après-midi dans le centre de Paris.
Conséquence: la rencontre initialement prévue en milieu d’après-midi à Bercy, où les parties devaient “présenter une offre pleinement aboutie”, a été décalée en attendant que les négociations soient finalisées, ont précisé les sources.
Trimet, qui emploie 1.900 personnes, négocie avec RTA la cession des deux usines, qui comptent au total 510 salariés.
bpifrance pas au capital, mais apporte du cash
Les négociations portent sur des “modalités techniques fines” et se poursuivent sur trois points, ont indiqué les sources.
Le premier concerne le contrat de cession entre Trimet et le géant minier anglo-australien Rio Tinto, qui n’a pas souhaité poursuivre l’exploitation des deux sites à l’échéance de son contrat d’électricité avec EDF au printemps 2014.
Selon ces sources, la soulte que Rio Tinto devrait verser au repreneur potentiel serait inférieure à 100 millions d’euros et les discussions portent sur les “modalités du paiement de cette somme”.
Le deuxième point dépend de l’accord que doivent trouver Trimet et Rio Tinto. Il s’agit de la participation d’EDF, qui pourrait prendre une participation de 35% au capital de la nouvelle société.
Le géant de l’électricité, qui fournirait en échange de l’énergie à un tarif préférentiel, souhaite “s’assurer que les conditions de l’accord entre Rio Tinto et Trimet sont conformes à ses attentes en tant que futur actionnaire”, ont indiqué les sources.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg (c) sur le site industriel de Saint-Jean-de-Maurienne, le 29 mars 2013 |
Enfin, les termes de la participation de la Banque publique d’investissement (bpifrance) sont aussi discutées. Elle apporterait du cash à l’opération, mais sans entrer directement au capital, comme étudié dans un premier temps.
Le groupe familial allemand est lui disposé à apporter 20 millions d’euros à l’opération “sous forme de cash ou de garanties”.
RTA, filiale aluminium du groupe anglo-australien, n’a pas souhaité poursuivre l’exploitation des sites de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et de Castelsarrasin à l’échéance de son contrat d’électricité avec EDF au printemps 2014.
En mars dernier, il a ouvert des négociations exclusives avec Trimet, une société fondée en 1987 qui a bâti son succès sur le recyclage de l’aluminium.
Son patron, M. Schlüter, a commencé sa carrière en travaillant pour un distributeur allemand de Péchiney, l’ex-fleuron de l’aluminium français, propriétaire des deux sites, avant leur rachat par le groupe canadien Alcan en 2003 et son absorption par Rio Tinto en 2007.
La reprise de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin constituerait ses premières acquisitions d’usines de production à l’étranger et lui permettrait de compléter sa gamme avec le fil aluminium produit sur les sites français.
Trimet a réalisé un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros sur l’exercice 2011/12. Il produit 500.000 tonnes d’aluminium par année et augmenterait ses capacités de 100.000 tonnes en reprenant le site de Saint-Jean-de-Maurienne.