Le potentiel du secteur est tel qu’on parle de l’énergie du numérique. La coopération tuniso-française en la matière, encadrée par l’UTICA et Medef, semble s’orienter vers la co-localisation. On le présente comme le bon levier pour partir, en tandem, à l’international. Quelles chances de succès?.
On aurait essayé bien des formules, auparavant, pour faire décoller le partenariat technologique tuniso-français. Au vu des réalisations faites dans le cadre de la cotraitance, du pari “gagnant-gagnant“, les résultats restent mitigés.
A l’occasion de la récente visite du président Hollande, UTICA et Medef entendent encadrer le partenariat en amenant les opérateurs IT à s’engager, pour garantir des avancées tangibles. Ainsi est né le nouveau concept de co-localisation, une proposition qui présente, a priori, une base équitable et un avenir porteur. Le marché cible serait la région MENA et par-delà le continent africain.
Ce qu’il faut savoir autour de l’énergie numérique
Le tout se joue sur les domaines de l’usage et du développement des services numériques. Sur ces deux terrains, la Tunisie est bien placée pour concourir en vue de la place de leader régional, ce qui l’habiliterait à un partenariat avancé avec la France. Selon World Investment Report, la Tunisie a généré 1,7 milliard de dinars de chiffre en 2010 et 2,5 milliards de dinars en 2011 en onshore et offshore, pour le secteur IT. Le pays reste favori dans cette compétition acharnée, et c’est ce qui pousse France Telecom et Orange à mettre sur pied un attelage technologique commun.
Les atouts de la Tunisie, selon les partenaires français, sont doubles. Il y a d’abord l’orientation en matière de portabilité, c’est-à-dire de services embarqués sur téléphone mobile. Et, c’est l’un des éléments de concurrence à l’avenir.
Le second est le réseau téléphonique fixe lequel n’a pas pris de retard. Il faut garder à l’esprit que la capacité du réseau du fixe est le levier indispensable pour écouler le trafic. Le fixe est l’avenir du mobile, soutiennent les experts de France Telecom et d’Orange. L’affinité à évoluer ensemble a convergé vers la création d’une tête de pont à caractère expérimental, à savoir la société SOFRECOM. Il s’agit d’un centre d’expertise en ingénierie télécoms. La société donne des résultats probants. Elle a généré un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en services intelligents en 2012.
De part et d’autre, on considère que les conditions sont réunies pour se déployer à export. On a déjà ciblé les zones et les moyens de l’alliance à naître.
Le numérique, le cloud et le Mobi-monnaie, les armes fatales de “Smart-Tunisie“
Pour faire court, on va dire que les géants français des télécoms valident le potentiel tunisien, sur ses deux versants, scientifique et technologique. France Telecom et Orange embarquent dans cette structure conjointe que sera “Smart Tunisia“. Cette joint-venture sera dotée d’un trésor de guerre de 1,4 milliard d’euros. L’alliance est faite sur une base équitable de co-localisation. Les deux parties engagent leurs billes, comprenez des compétences équivalentes et des fonds propres en rapport. Smart Tunisia serait la force de frappe opérationnelle conjointe pour développer les relations d’affaires initiées par les opérateurs des deux pays sur des zones considérées comme captives, momentanément, à savoir MENA et le continent africain.
Que peuvent y gagner les opérateurs français? Un levier pour faire de la croissance externe. Et les Tunisiens? Du compagnonnage pour un ticket d’entrée sur des domaines comme le cloud et le mobi-paiement. De même que l’ont fait remarquer les opérateurs tunisiens, cette compétition doit être soutenue par une base arrière universitaire qui sait se maintenir en intelligence avec la dynamique d’innovation.
A quand le projet Smart university? N’est-ce pas là une piste bien concrète pour faire repartir le parc El Ghazala?