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[16/07/2013 21:34:35] Washington (AFP) Microsoft a démenti mardi que les comptes des utilisateurs d’Outlook, Skype et autres services étaient accessibles directement par l’agence d’espionnage américaine, et demandé au gouvernement la permission de publier le nombre exact de données transmises aux autorités.
Le démenti de Microsoft, en réponse à des informations révélées par The Guardian sur la base de documents fournis par Edward Snowden, est similaire à ceux formulés depuis le 6 juin par les géants de l’internet Google, Apple, Facebook et autres.
Ces groupes ont été décrits par Edward Snowden comme participant au programme Prism, qui donnerait aux analystes de l’Agence nationale de sécurité (NSA) un “accès direct” à leurs serveurs.
Inquiets des répercussions sur leur image, les groupes martèlent qu’ils restent maîtres des livraisons de données.
“Microsoft ne fournit à aucun Etat un accès direct et sans entrave aux données de nos clients”, a écrit Brad Smith, directeur juridique du groupe, sur un site de Microsoft, technet.com. “Si un Etat demande des données de clients, y compris pour des motifs de sécurité nationale, il doit suivre les procédures légales applicables”.
“Seule une minuscule fraction, des fractions de pourcentage, des données de nos clients ont fait l’objet d’une demande de l’Etat liée au droit pénal ou à la sécurité nationale”, précise-t-il.
Microsoft a déposé une requête le 19 juin pour avoir le droit de publier le chiffre exact, révèle-t-il. “Nous pensons que la Constitution garantit notre liberté de partager plus d’informations avec le public, mais le gouvernement nous en empêche”.
Dans un article publié le 11 juillet, le Guardian a décrit ce qu’il estime être la collaboration de Microsoft avec la NSA pour livrer des données de communications de ses utilisateurs, en particulier les détenteurs de comptes Hotmail, devenus Outlook.com.
Les documents fournis par Edward Snowden montrent, selon le Guardian, que Microsoft a aidé la NSA à s’adapter au nouveau système de cryptage des conversations chat sur Outlook.com et à accéder plus facilement à son service de stockage de fichiers en ligne, Skydrive.
“Sans surprise, nous restons soumis à ces obligations légales quand nous mettons à jour nos produits et même quand nous renforçons le cryptage et les mesures de sécurité”, souligne Brad Smith. Face à une requête “légale”, “nous extrayons le contenu spécifié de nos serveurs, où il est stocké de façon non cryptée, et nous le fournissons à l’agence gouvernementale”.
Le Guardian a aussi cité un document interne de la NSA selon lequel l’agence a triplé ses capacités de stockage de conversations vidéo Skype entre 2011 et 2012.
Brad Smith explique qu’en 2013, “nous avons changé nos procédures pour être capables de continuer à répondre à un nombre croissant de demandes d’Etats dans le monde”.