Marché de l’énergie : lourde amende pour la banque Barclays

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à la Bourse de New York, le 3 juillet 2013 (Photo : Stan Honda)

[17/07/2013 08:17:54] Londres (AFP) Déjà secouée par le Libor et d’autres affaires, Barclays a écopé avec quatre de ses courtiers d’une lourde amende de 453 millions de dollars pour avoir manipulé les prix de l’électricité aux Etats-Unis, des accusations rejetées en bloc par la banque.

La commission fédérale de régulation de l’énergie (FERC) a indiqué mardi soir avoir infligé cette amende (345 millions d’euros, 300 millions de livres) à la banque britannique et à quatre de ses courtiers “pour avoir manipulé les prix de l’électricité en Californie et dans d’autres marchés de l’ouest (des Etats-Unis) de novembre 2006 à décembre 2008”.

Dans le détail, la Commission a infligé une amende de 435 millions à la banque, de 15 millions au courtier Scott Connelly et de 1 million chacun aux trois autres courtiers, Daniel Brin, Karen Levine et Ryan Smith, étant donné le “caractère sérieux des violations et l’absence de tout effort de la part de Barclays et de ses courtiers pour remédier à ses violations”.

Elle a en outre ordonné à Barclays “de reverser 34,9 millions de dollars, auxquels s’ajoutent les intérêts, de bénéfices gagnés de façon injuste” aux programmes d’assistance énergétique aux personnes à bas revenus dans les Etats d’Arizona, de Californie, d’Oregon et de Washington.

Selon la FERC, la banque et ses courtiers ont manipulé les indices des prix de l’électricité de façon “coordonnée et intentionnelle” afin de tirer profit des positions prises par la banque sur ce marché.

Barclays, qui avait annoncé en octobre dernier faire l’objet d’une enquête de la Ferc, s’est “vigoureusement” défendu de ces accusations.

“Nous sommes déçus par les mesures prises par la FERC. Nous pensons que la sanction infligée par la FERC est sans fondement et nous sommes en profond désaccord avec les allégations de la FERC contre Barclays et ses anciens courtiers”, a martelé la banque.

“Notre courtage était légitime et conforme à la loi”, a-t-elle assuré.

Cette sanction est un nouveau coup dur pour la banque britannique, qui tente de restaurer sa réputation après le scandale de la manipulation du taux interbancaire Libor l’an dernier. Son montant dépasse les 290 millions de livres infligée par les autorités britanniques et américaines à Barclays pour avoir manipulé ce taux central dans le monde de la finance.

Le scandale du Libor, qui a rattrapé d’autres banques depuis, a décapité Barclays en poussant à la démission son patron, le flamboyant “banquier aux 100 millions” Bob Diamond, ainsi que son président et son directeur des opérations.

Outre le Libor et la manipulation du marché de l’énergie, Barclays a été éclaboussée comme les autres banques de la City par le scandale des ventes forcées d’assurance crédit PPI ainsi que par celui des ventes aux PME de produits complexes de couverture contre les variations de taux d’intérêts.