Boeing 787 : la désactivation des balises de détresse recommandée

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à Farnborough, en Angleterre (Photo : Adrian Dennis)

[18/07/2013 17:22:22] Londres (AFP) Les autorités britanniques ont appelé jeudi à désactiver les balises de détresse de tous les 787 “Dreamliner” après un incendie à Londres qui a constitué un nouveau coup dur pour le dernier né de Boeing.

Dans un rapport très attendu sur les causes de l’incendie du 787 d’Ethiopian Airlines survenu vendredi à l’aéroport d’Heathrow, le Bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) a “recommandé à l’Administration Fédérale de l’Aviation (FAA, l’autorité américaine de l’aviation, ndlr) de prendre des mesures pour faire désactiver l’émetteur de localisation d’urgence Honeywell International RESCU406AFN des avions Boeing 787”.

Il estime que la mesure devrait être maintenue “jusqu’à ce que des mesures appropriées visant à assurer la navigabilité soient finalisées”.

La cause de l’incendie de cet appareil, qui était en stationnement à Heathrow et n’était plus sous tension, n’est toutefois pas encore certaine, le sinistre ayant pu être provoqué selon l’autorité britannique par la batterie de la balise de détresse ou par un court-circuit électrique.

Aucune victime n’avait été déplorée, l’appareil étant vide lors de l’incendie.

Cette balise, qui est destinée à localiser l’avion en cas de crash, est alimentée par une petite batterie lithium-manganèse. Selon l’AAIB, c’est la première fois qu’elle est concernée par un incendie alors qu’elle a été installée à environ 6.000 exemplaires dans des avions de tout type.

Afin d’avancer sur les causes de l’incendie, le Bureau d’enquête britannique a d’ailleurs appelé la FAA et les autres autorités aériennes à procéder à “un examen de sécurité des installations des émetteurs de localisation d’urgence ayant des batteries au lithium” sur les autres types d’avions, et de prendre des mesures si nécessaire.

Boeing a indiqué dans un communiqué soutenir les deux recommandations de l’AAIB, autorité qui bénéficie dans le milieu aéronautique d’une excellente réputation en termes de compétence et d’indépendance.

Nouveau coup dur pour le dernier né de Boeing

“Nous estimons en effet qu?elles représentent des mesures préventives raisonnables, tandis que l?enquête se poursuit”, a jugé Boeing qui assure “collaborer étroitement avec les autorités” pour mettre en oeuvre ces recommandations.

“La sécurité des passagers et des membres d?équipage volant à bord des avions Boeing est notre priorité absolue”, a ajouté Boeing qui se dit “convaincu que le Boeing 787 est un avion sûr”.

Ce dernier incident est toutefois un nouveau coup dur pour le dernier né de Boeing, livré à 68 exemplaires depuis son entrée en service en 2011, mais cloué au sol pendant plus de trois mois en début d’année.

Les 50 Dreamliners alors en opération dans le monde avaient été interdits de vol à la mi-janvier après deux cas graves de surchauffe de batteries lithium-ion. Boeing a modifié depuis la conception de ces batteries, sans avoir toutefois trouvé la cause du problème.

Dès samedi, l’AAIB avait conclu que les batteries lithium-ion n’avaient a priori joué aucun rôle dans le feu survenu à bord du 787 d’Ethiopian Airlines.

La désactivation des balises de détresse n’entraînera pas elle un nouvel arrêt des vols du “Dreamliner”, les avions étant autorisés à voler sans balise de détresse pour une certaine durée. Elle est de 90 jours aux Etats-Unis par exemple.

Le jour de l’incendie vendredi à Heathrow, un autre problème était survenu sur un autre 787 de la compagnie Thomson Airways en vol vers la Floride, obligé de revenir se poser à Manchester (nord) peu après son décollage, en raison d’un “incident technique”.

A la Bourse de New York, les investisseurs ne semblaient pas craindre les recommandations de l’autorité britannique et l’action Boeing, qui avait chuté vendredi dernier, prenait 2,84% à 107,7 dollars vers 16H05 GMT.

Ces recommandations ne “parlent que de la balise de détresse” et ne “remettent donc pas en cause l’avion lui-même”, a estimé Gregori Volokhine, stratège de la société de gestion d’actifs Meeschaert New York.