à Washington, le 27 avril 2013 (Photo : Brendan Smialowski) |
[18/07/2013 19:27:34] Los Angeles (AFP) Internet a fait irruption pour la première fois aux Emmy Awards, les récompenses de la télévision américaine, avec la nomination de la série en ligne “House of cards”, même si les programmes du câble et des chaînes hertziennes restent les plus nommés.
La série politique “House of cards”, emmenée par Kevin Spacey dans le rôle d’un élu prêt à tout pour arriver à ses fins, a été produite pour Netflix, un service de location de films par abonnement, disponibles sur DVD ou en streaming (sans téléchargement) sur internet.
La compagnie, qui a plusieurs séries à son actif, avait mis en ligne l’intégralité des 13 épisodes de “House of cards” en ligne, d’un seul coup, en février dernier.
Kevin Spacey, également producteur de la série, se retrouve pas ailleurs nommé dans la catégorie de meilleur acteur, a l’instar de sa partenaire à l’écran, Robin Wright, et du réalisateur David Fincher, qui a dirigé les deux premiers épisodes.
Au total, la série concourra dans 9 catégories lors de la prochaine cérémonie des Emmy Awards à Los Angeles, le 22 septembre, mais devra se mesurer aux poids lourds du secteur, qui engrangent toujours le plus grand nombre de nominations.
“American Horror Story: Asylum” fait la course en tête, avec 17 nominations, suivi par la fantaisie épique et médiévale “Game of Thrones” (16) et les séries “Mad Men” et “Downtown Abbey”.
Outre “House of Cards”, le trophée de la meilleure série dramatique, le plus prestigieux, sera disputé par “Homeland”, vainqueur l’an dernier, “Mad Men”, quadruple glaurat dans cette catégorie, “Breaking Bad”, “Downtown Abbey” et “Game of Thrones”.
“leçon que l’industrie de la musique n’a pas encore comprise”
Côté comédie, la série reine du moment, “Modern Family”, remettra son titre en jeu, aux côtés de “Girls”, “Louie”, “The Big Bang Theory”, “30 Rock” et “Veep”.
Les téléfilms et mini-série en lice sont notamment “American Horror Story: Asylum”, “The Bible” ou la mini-série thriller de l’Australienne Jane Campion “Top of the lake” et la biopic du célèbre producteur “Phil Spector”.
à Sun Valley, aux Etats-Unis, le 11 juillet 2011 (Photo : Kevork Djansezian) |
Mais le grand favori est sans conteste “Ma vie avec Liberace”, une brillante reconstitution de la vie du pianiste fantasque, tourné pour la télévision par Steven Soderbergh et présenté en première mondiale au dernier festival de Cannes.
Ses deux interprètes principaux, Michael Douglas et Matt Damon, sont aussi en lice dans les catégories d’interprétation, où l’on retrouve d’autres acteurs et actrices habitués du cinéma: Al Pacino, Helen Mirren, Jessica Lange, Laura Linney et Sigourney Weaver.
L’arrivée de programmes créés pour l’internet dans la compétition officielle des Emmys — où ils peuvent concourir depuis sept ans — est une petite révolution comparable à celle des premières nominations des télévisions câblées il y a 20 ans.
C’est la chaîne payante HBO qui avait ouvert la voie en 1993, avec la nomination du “Larry Sanders Show” — qui avait cependant dû s’incliner devant “Seinfeld”.
Dans un entretien au New York Times, Kevin Spacey assure avoir eu beaucoup plus de liberté avec Netflix qu’avec les chaînes traditionnelles.
“Quand nous sommes allés voir les chaînes hertziennes et le câble, il s’est avéré que Netflix a été le seul fournisseur de contenus qui nous a regardé dans les yeux et nous a dit: +nous n’avons pas besoin de pilote. Nous croyons en vous+”, dit-il.
Sur le mode de distribution, peu banal — en mettant en ligne les 13 épisodes d’un coup, Netflix a supprimé le phénomène d’attente de l’épisode suivant — l’acteur estime que cela répond à la façon “dont les gens veulent se plonger dans une histoire longue et complexe”.
“Pour moi, cela fait sens. Cela fait longtemps que le public réclame de la liberté. D’une certaine manière, Netflix et nous-mêmes avons appris une leçon que l’industrie de la musique n’a pas encore comprise”, ajoute-t-il.