à New Delhi (Photo : RAVEENDRAN) |
[19/07/2013 11:39:04] New Delhi (AFP) Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a exhorté vendredi les investisseurs à “rester optimistes” tout en reconnaissant que le pays allait enregistrer une croissance annuelle plus faible que prévu en 2013-14, une annonce délicate à moins d’un an des élections générales.
Le chef du gouvernement de centre-gauche a aussi prévenu que l’Inde devait abaisser son déficit des comptes courants à 2,5% du Produit intérieur brut (PIB) et promis de nouvelles mesures pour ouvrir davantage l’économie aux investisseurs étrangers dans un contexte de sévère ralentissement de la croissance.
La troisième puissance économique d’Asie a enregistré son pire résultat en dix ans en 2012-13, avec 5% de croissance.
“Nous avions ciblé 6,5% de croissance lors de la présentation du budget (en février) mais il semble que cela sera moins que ça”, a annoncé M. Singh devant un parterre d’industriels à New Delhi, sans toutefois fournir de chiffre précis.
“Le sujet d’inquiétude le plus immédiat est la volatilité de la roupie sur les marchés des changes”, a-t-il ajouté, estimant que la situation a sans doute été exacerbée par un déficit des comptes courants de 4,7% du PIB en 2012-13. La roupie s’est effondrée au cours des semaines passées face au dollar.
“Nous devrions ramener le déficit des comptes courants à 2,5% du PIB”, a-t-il préconisé. “C’est clairement impossible de le faire en un an mais j’espère que le déficit des comptes courants en 2013-14 sera beaucoup plus bas que l’an dernier”.
Au premier trimestre 2013, il s’élevait à près de 3,6% du PIB, selon les données officielles publiées le mois dernier.
Le déficit provient essentiellement des fortes importations en pétrole et en or et M. Singh a indiqué que le gouvernement prenait des mesures pour en réduire la demande, tout en espérant qu’une faible roupie allait stimuler les exportations.
Le gouvernement a approuvé cette semaine la levée d’un plafond limitant les investissements étrangers dans le secteur des télécommunications et l’assouplissement des règles de propriété pour les étrangers dans plusieurs secteurs afin de donner un nouveau souffle à l’économie.
La décision d’attirer les investisseurs en Inde est néanmoins déjà ternie par l’annonce cette semaine de l’abandon de projets industriels par les géants sidérurgiques Posco et ArcelorMittal, illustrant la difficulté de mener à bien des projets dans ce pays émergent.