Portugal : course contre la montre pour régler la crise

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ée, au parlement, à Lisbonne, le 18 juillet 2013 (Photo : Francisco Leong)

[19/07/2013 15:31:11] Lisbonne (AFP) Les principaux partis portugais se sont une nouvelle fois réunis vendredi pour régler la crise qui secoue depuis près de trois semaines ce pays sous assistance financière, mais le résultat de leurs négociations restait très incertain.

Le Parti social démocrate (PSD, centre-droit) du Premier ministre Pedro Passos Coelho, son allié conservateur CDS-PP et le Parti socialiste (PS) ont conclu en début d’après-midi une nouvelle ronde de discussions en vue de sceller, à la demande du président Anibal Cavaco Silva, un “pacte de salut national” qui permettrait de sortir de l’impasse provoquée par la démission de deux ministres clés au début du mois.

Dans un communiqué conjoint très laconique, ces trois partis, qui ont souscrit le plan de sauvetage international de 78 milliards d’euros accordé au Portugal en mai 2011, n’ont pas précisé si leurs négociations devaient se poursuivre.

Plusieurs médias locaux assuraient qu’aucun accord n’avait été conclu à ce stade tandis que le chef de l’Etat devait recevoir dans l’après-midi M. Passos Coelho et le secrétaire général du PS, Antonio José Seguro.

Les deux formations de la coalition de droite au pouvoir et l’opposition socialiste ont entamé ces tractations dimanche et se sont donné une semaine pour trouver une solution qui, selon le président, doit permettre au pays de conclure avec succès son programme de redressement financier.

Mais le rejet jeudi au Parlement d’une motion de censure contre le gouvernement soutenue par les socialistes semble avoir donné un nouveau souffle à M. Passos Coelho, dont la coalition était apparue divisée au sujet de la politique de la rigueur menée sous la tutelle de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI).

Un pacte de salut national

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adresse au parlement le 18 juillet 2013 (Photo : Francisco Leong)

Le Premier ministre a profité du débat au Parlement pour réaffirmer la solidité du gouvernement et indiquer qu’il avait bien l’intention de rester à son poste jusqu’à la fin de son mandat en octobre (bien octobre) 2015.

M. Passos Coelho a ainsi refusé sans le dire la proposition du président – destinée à amadouer le PS – de tenir des élections législatives anticipées après la fin du plan de sauvetage, prévue en juin 2014. Cela reviendrait à “anticiper l’incertitude”, a-t-il dit.

Le Premier ministre a également assuré qu’il souhaitait que le chef de l’Etat entérine sa proposition de remaniement qui doit promouvoir au rang de vice-Premier ministre Paulo Portas, chef du CDS-PP et dont la démission du poste de ministre des Affaires étrangères avait déclenché de la crise.

En proposant la semaine dernière aux trois principaux partis portugais de signer un “pacte de salut national”, le président avait sciemment omis d’évoquer ce remaniement. “Je le mènerai à bien”, a néanmoins affirmé M. Passos Coelho.

Un accord droite-gauche semble d’autant plus difficile à atteindre que le chef du PS est de son côté soumis à de fortes pressions au sein de son parti pour refuser un pacte qui impliquerait de cautionner la politique d’austérité, exigée par les créanciers du pays.

Les socialistes prônent au contraire un allégement de la rigueur pour favoriser la croissance et l’emploi, alors les coupes budgétaires et les hausses d’impôts déjà adoptées ont provoqué la plus forte récession que le pays a connu depuis une quarantaine d’années.

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une banque de Lisbonne, le 17 juin 2013 (Photo : Francisco Leong)

Voulant toutefois jouer le jeu jusqu’au bout, M. Seguro s’est refusé à commenter les déclarations de M. Passos Coelho. “Je resterai silencieux jusqu’à la fin” des discussions, a-t-il déclaré, reprochant apparemment au Premier ministre d’avoir trop parlé.

Le président Cavaco Silva paraissait lui aussi moins confiant que précédemment. “Je souhaite qu’il y ait un accord mais je dois respecter la décision des partis quelle qu’elle soit”, a-t-il déclaré jeudi.