ège de la compagnie britannique GlaxoSmithKline (GSK) à Shanghai |
[24/07/2013 14:43:25] Londres (AFP) Le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), qui a accusé une baisse de son bénéfice net au deuxième trimestre, a averti mercredi que l’affaire de corruption dans laquelle il est empêtré en Chine aurait un “impact” sur sa “performance”.
“Nous devrions clairement ressentir un certain impact sur notre performance en Chine en raison de l’enquête en cours mais il est trop tôt pour le quantifier”, a déclaré le directeur général du groupe, Andrew Witty, cité dans un communiqué.
“Il semble que certains hauts responsables de l’activité en Chine ont agi en dehors de nos processus et de nos contrôles et ont escroqué le groupe et le système de santé chinois”, a ajouté le patron au cours d’une conférence téléphonique, qualifiant ces allégations de “honteuses”, et assurant que le groupe coopérait “pleinement” avec les autorités chinoises.
“Pour être totalement clair, nous n’avons aucune tolérance pour ce genre de comportement”, a-t-il martelé en annonçant le lancement par le groupe d’une enquête indépendante sur cette affaire.
Les autorités chinoises, qui avaient annoncé début juillet l’ouverture d’une enquête contre le groupe, l’accusent d’avoir versé des pots-de-vins ces dernières années à des fonctionnaires, des firmes du secteur pharmaceutique, ainsi qu’à des hôpitaux et des médecins pour doper les ventes de ses produits en Chine.
Près de 500 millions de dollars auraient été versés en pots-de-vins, par l’intermédiaire d’agences de voyages et de projets de sponsoring, selon la police. Quatre cadres du groupe, de nationalité chinoise, ont été interpellés, tandis que le directeur financier de GSK en Chine s’est vu interdire de quitter le territoire.
La police chinoise a également interrogé trois employés d’AstraZeneca, autre grand laboratoire britannique, et ont visité les bureaux du belge UCB, selon des déclarations de ces deux groupes, qui n’ont cependant pas spécifié pour quelles raisons ils étaient visés.
Le patron de GSK a affirmé par ailleurs que le groupe allait tirer les leçons de cette affaire.
“Nous soutenons les efforts du gouvernement chinois en vue de réformer le secteur médical et nous sommes ouverts à toutes les idées pour améliorer notre crédibilité et l’accès à nos médicaments, dont un changement de notre modèle d’affaires en Chine”, un pays qui ne représente que 3% du chiffre d’affaires du groupe mais un marché en forte croissance, a insisté M. Witty.
Sur le plan financier, GSK a annoncé mercredi une chute de 15,5% de son bénéfice net au deuxième trimestre à 1,045 milliard de livres (1,2 milliard d’euros). Son chiffre d’affaires a en revanche légèrement progressé de 2% à 6,618 milliards de livres.
Malgré cette baisse de son bénéfice trimestriel, le groupe a confirmé ses objectifs pour l’année, avec une croissance des revenus attendue autour de 1% pour un bénéfice par action en hausse de 3 à 4% à changes constants.
Le groupe pharmaceutique a enfin assuré que la cession de ses boissons Lucozade et Ribena était sur la bonne voie et qu’il espérait conclure un accord d’ici la fin de l’année.
A la Bourse de Londres, le titre GSK progressait de 0,51% à 1.681 pence, vers 13H45 GMT, dans un marché en hausse de 0,58%.