Il ne faut pas y ajouter des gaz lacrymogènes pour déclencher coûte que coûte le fonctionnement des glandes lacrymales, déjà bien mises à mal par l’état de ce pays dont certains commencent à (sérieusement) regretter les jours heureux passés à l’ombre d’une douce dictature.
Dans mon précédent papier, je me posais la question de savoir à qui profite le crime; si la question reste posée, je ne comprends pas ceux qui défendent coûte que coûte l’idée imbécile qu’Ennahdha ne cherche pas le suicide politique en s’impliquant directement et en se couvrant les mains du sang de ces citoyens qui aiment leur pays.
Mais malheureusement et quels que soient les arguments présentés par ses héros qui défilent sur les plateaux, on reste circonspect devant cet argumentaire, car il y a, d’une part, cet entêtement de la légitimité qu’a invoquée plus de 90 fois le pauvre Morsi dans son dernier discours, et, d’autre part, des détails révélateurs: la Une du journal porte-parole d’ennahdHa et les programmes de la chaîne Zitouna: leur problème c’est MORSI, les problèmes nationaux c’est pas leur problème! BRAHMI connaît pas! Belaid c’était un hérétique, et Nagga un ripou du RCD! Alors on s’en fout et on a même le culot de montrer des images de Place Tahrir avec des voix off de Place Rabiaa el Adaoui!
Mais encore une fois, en quoi ce qui arrive à l’egypte nous concerne? On n’a ni les mêmes problèmes ni les mêmes structures sociales. En Egypte l’armée a toujours géré le pays et que, faut-il rappeler, Bourguiba avait déconseillé a Nasser de pendre Hassan en banna et qu’il avait décrété un jour de deuil national quand ce dernier avait été pendu.
Il y a une seule explication à tout ça: après la défection des finances de Qatar qui permettaient de distribuer généreusement les Choco TOM, on se rabat sur la masse égyptienne alors que -et c’est qu’ils n’ont jamais compris surtout ceux qui ont vécu à l’étranger- les solutions en Tunisie ont toujours été tunisiennes et ce depuis au moins Khaznadar.
Mais il faut faire avec la mentalité suicidaire de ces gens-là qui promettent le paradis à des gens frustrés s’ils accomplissent leurs basses tâches, car le pire qui puisse leur arriver c’est de s’envoler vers la perfide Albion qui avait été à l’origine de ce sinistre scénario depuis deux siècles.
Et pour être cynique et je m’en excuse d’avance, un ami occidental dont le pays a souffert m’a dit avec un sourire narquois: vous voulez vous payer le luxe d’une révolution a moins de 1.000 morts, ça va «vous allez souffrir avant d’atteindre le rivage de la liberté!»
Alors mes frères, battons-nous, serrons-nous les coudes et battons-nous!.