EDF en France, le 21 mars 2013 |
[29/07/2013 11:16:50] Paris (AFP) Le développement des échanges d’électricité entre la France et ses voisins via des mécanismes de marché devrait diminuer de 110 millions d’euros le coût d’approvisionnement électrique de l’Hexagone, a estimé lundi la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Le gendarme des marchés français de l’électricité et du gaz a publié son premier rapport sur l’utilisation et la gestion des interconnexions électriques, ces lignes à très haute tension qui relient la France et les pays voisins.
Ces infrastructures permettent d’importer et exporter du courant, soit pour pallier des déficits d’approvisionnement internes d’un côté ou de l’autre d’une frontière, soit pour permettre à des fournisseurs d’électricité de s’approvisionner à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur leur marché de gros national.
Ces interconnexions se sont beaucoup développées sous l’impulsion des autorités européennes, car elles contribuent à l’intégration des marchés européens de l’électricité. Elles permettent aussi à chaque pays de mieux gérer les variations plus ou moins opportunes des productions d’électricité éolienne ou solaire, en évacuant les trop-pleins de courant vers les pays voisins, ou en important de l’électricité lors des creux de ces énergies intermittentes.
Parmi les constats de la CRE, les interconnexions sont de plus en plus utilisées par les opérateurs pour s’approvisionner à moindre coût ailleurs, grâce au système dit de “couplage de marchés”, qui permet de confronter l’offre et la demande d’électricité de part et d’autre d’une interconnexion et encourage donc les échanges de courant transfrontaliers.
Ces mécanismes sont de plus en plus utilisés. La CRE a relevé un bond de 50% des échanges infrajournaliers (import/export d’électricité pour le jour même) aux frontières françaises entre 2011 et 2012, et de 14% sur un an depuis le début de 2013. Et l’un dans l’autre, la France est restée exportatrice nette d’électricité l’an dernier (à hauteur de 44 térawattheures, soit 15% de la consommation nationale d’électrons), même si elle a été importatrice nette durant 6% du temps.
Pour la Commission, le développement de ces couplages est clairement à encourager, car il tend à abaisser les coûts d’approvisionnement des fournisseurs d’électricité. Ce qui devrait bénéficier par ricochet aux consommateurs français.
“Dans ce cadre, la CRE soutient les projets d?extension de ce mécanisme, déjà en place avec le Benelux et l?Allemagne depuis 2010, à la Grande-Bretagne, l?Espagne, l?Italie et la Suisse. Cette extension devrait permettre une économie de l?ordre de 110 millions d’euros par an, au bénéfice des consommateurs”, souligne ainsi le régulateur, dans un communiqué présentant son rapport.