En raison des investissements consentis, la production et la commercialisation des œufs vitaminés n’est pas encore rentable car le prix -25% plus élevé que celui de l’œuf standard- «constitue une barrière», selon Abdelwaheb Ben Ayed. Mais cela n’inquiète pas outre mesure le patron de PGH qui «table sur une montée en puissance progressive sur 5 à 10 ans, «comme cela s’est passé avec la dinde».
Huit ans presque jour pour jour après l’avoir mis pour la première fois sur le marché tunisien, Poulina Group Holding (PGH) passe à la vitesse supérieure dans son offensive visant à mettre l’œuf vitaminé dans l’assiette du plus grand nombre de Tunisiens. La confiance jouant un rôle majeur dans l’adoption d’un produit, PGH a utilisé le meilleur moyen pour la gagner: la certification.
Pour ce faire, le groupe dirigé par Abdelwaheb Ben Ayed a fait certifier ses deux produits –l’œuf à l’Oméga 3 et Ovita- par le leader mondial dans ce domaine: SGS. Première du genre en Tunisie, cette certification valide «les allégations du producteur» selon lesquelles «les œufs Ovita et Oméga 3 ont un effet sur la santé supérieur à celui de l’œuf standard», explique Tahar Ktari, directeur général du certificateur SGS.
S’inscrivant dans une démarche visant, selon Karim Siala, directeur marketing et commercial, «à apporter les meilleurs produits au consommateur», PGH prend beaucoup de précautions pour garantir la production de poulets de qualité et, partant, d’œufs répondant aux meilleures normes.
A cet effet, des règles strictes imposent, d’abord, le respect de la distance des 500 m séparant l’élevage de la route, de la première habitation et deux élevages entre eux et ce pour éviter la circulation des virus lorsqu’ils se déclarent. Ensuite, un système de contrôle très tatillon de la qualité des intrants et des produits finaux a été mis en place. «Nous avons nos propres laboratoires employant une trentaine de personnes qui contrôlent les matières et prennent soin de la santé de nos animaux, en l’occurrence les poules, afin de donner le meilleur produit au consommateur et d’en réduire le prix de revient, pour améliorer la marge très faible, en faisant baisser la consommation de médicaments», explique Abdelwaheb Ben Ayed.
En outre, PGH faisait déjà analyser les œufs Ovita, qu’il produit depuis 3 ans, «dans les meilleurs laboratoires français», précise le patron de PGH. La certification qui vient couronner ce processus n’est pas une opération simple. Menée en quatre phases (établissement du cahier des charges, détermination des analyses-vérification à faire, pré-évaluation sur site et audit de certification produit), cette opération a concerné les trois filières intervenant dans cette activité: les aliments destinés aux pondeuses, les élevages de pondeuses et l’unité de conditionnement et de distribution des œufs.
En raison de tous ces efforts et des investissements consentis, la production et la commercialisation des œufs vitaminés n’est pas encore rentable car le prix -25% plus élevé que celui de l’œuf standard- «constitue une barrière», souligne M. Ben Ayed. Mais cela n’inquiète pas outre mesure le patron de PGH qui «table sur une montée en puissance progressive sur 5 à 10 ans, «comme cela s’est passé avec la dinde».