éenne à Francfort, en Allemagne (Photo : Daniel Roland) |
[01/08/2013 12:34:04] Francfort (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi avoir décidé de laisser son principal taux d’intérêt directeur inchangé à 0,5%, son niveau historiquement le plus bas, un arbitrage sans surprise pour les analystes.
En effet, les indicateurs récemment publiés pointent tous vers une reprise, bien que faible, de l’économie en zone euro au cours de la deuxième moitié de l’année, permettant à la BCE d’observer une pause dans ses mesures de soutien.
“La BCE discutera peut-être de mesures de stimulation supplémentaires mais globalement la nécessité de telles mesures a diminué ce mois-ci”, estimait Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg.
Après l’amélioration de l’activité privée dans la zone euro en juillet annoncée la semaine dernière, les bonnes nouvelles ont en effet continué d’affluer, même si la prudence reste de mise. Ainsi, le taux de chômage a cessé de progresser en juin (tout en restant au niveau record de 12,1%) et l’indice de confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs a continué de s’améliorer en juillet, atteignant son plus haut niveau depuis avril 2012.
“Ces données encourageantes” soutiennent les prévisions de l’institution monétaire de Francfort (ouest) d’un redressement économique au cours du second semestre, a estimé Clemente de Lucia, économiste de BNP Paribas.
Pour autant, et alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi qu’elle poursuivait sa politique de soutien exceptionnelle à la croissance, “nous ne nous attendons pas à ce que la BCE s’écarte de sa politique monétaire accommodante”, ajoute-t-il, soulignant que “la reprise ne repose pas encore sur des bases solides”. “En outre, les pressions de prix et de coûts sont absentes et l’inflation cette année et la prochaine sera bien en deçà de l’objectif de la BCE” de la maintenir proche mais inférieure à 2%.
La hausse des prix est restée stable en juillet dans la zone euro, à 1,6%.
Les économistes s’attendent donc à ce que le président de la BCE Mario Draghi répète la résolution prise le mois dernier de maintenir une politique monétaire accommodante et des taux bas aussi longtemps que nécessaire, lors de la conférence de presse mensuelle qui suit la décision sur les taux, à partir de 12H30 GMT.
Cette innovation pour la BCE, qui refusait jusque-là de s’engager sur l’avenir au motif du maintien de son indépendance, a été saluée par les analystes qui jugent qu’en levant les incertitudes et en rassurant les investisseurs, elle contribue à la détente observée sur les marchés.
Toutefois, Mario Draghi ne devrait pas se montrer plus précis sur la durée de cette orientation alors que certaines divergences se sont fait jour au sein du conseil des gouverneurs sur sa signification.
Par ailleurs, il devrait être interrogé sur la volonté affirmée depuis quelques semaines par le directoire de la BCE de publier les minutes des réunions du conseil des gouverneurs.
Jusqu’à présent, la BCE se refusait à publier ces protocoles –soumis au secret pour 30 ans– par souci d’unité et crainte de possibles pressions exercées chez eux sur les patrons des 17 banques centrales nationales de la zone euro, membres du conseil des gouverneurs au même titre que les six membres du directoire.
“Je tiens cela pour une prochaine étape indispensable”, a déclaré cette semaine Mario Draghi au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, ajoutant que la proposition serait soumise au conseil.
Les observateurs ne s’attendent toutefois pas à ce qu’elle entre en vigueur avant quelques mois, si la décision est prise.
A Londres, la Banque d’Angleterre (BoE) a comme attendu maintenu jeudi son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé le montant total de son programme de rachats d’actifs, à l’issue de sa réunion de politique monétaire d’août.