à San Francisco (Photo : Kimihiro Hoshino) |
[02/08/2013 06:12:02] New York (AFP) Le groupe informatique américain Dell doit tenter pour la troisième fois vendredi de faire valider un projet de rachat par son PDG-fondateur dont les chances de succès semblent de plus en plus minces.
Certains médias n’excluent pas un nouvel ajournement de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires, qui est convoquée à partir de 14H00 GMT au siège du groupe à Round Rock au Texas (sud).
La réunion a déjà été repoussée à deux reprises ces deux dernières semaines.
Et la réussite de l’opération est loin d’être acquise, surtout après le rejet cette semaine des conditions posées par Michael Dell à un relèvement de son offre.
Ce dernier, toujours premier actionnaire de la société qu’il avait créé au milieu des années 1980 dans sa chambre d’université, essaye depuis début février de convaincre qu’il faut retirer Dell de la Bourse pour l’adapter plus sereinement à la crise du marché des PC. Dell en est toujours le troisième fabricant mondial, mais ses ventes chutent depuis maintenant plusieurs trimestres, comme celles de ses concurrents, les consommateurs préférant investir dans des tablettes ou des smartphones.
Le prix initial proposé, 13,65 dollars par action soit une transaction de 24,4 milliards de dollars au total, était jugé insuffisant par une série d’autres grands actionnaires, emmenés par Carl Icahn.
Cet investisseur activiste, réputé pour ses opérations boursières hostiles et entré au capital il y a seulement quelques mois, en est aujourd’hui la deuxième force: il détient lui-même 8,6% et en ajoutant les titres de son allié, le fonds Southeastern Asset Management, il arrive à 13%. Michael Dell et ses proches contrôlaient pour leur part 15,6% à la date du 22 mai.
Michael Dell, qui est adossé à un autre fonds, Silver Lake, a accepté la semaine dernière un relèvement symbolique de son offre, à hauteur de 10 cents supplémentaires par titre soit une rallonge de 150 millions de dollars. Toujours pas assez, de l’avis de Carl Icahn.
Il n’est de toute manière pas certain que la proposition tienne toujours: Michael Dell l’avait conditionnée à un changement du mode de comptabilisation des votes à l’AG, censé lui être plus favorable, mais cela a été rejeté mercredi par le “comité spécial” qui supervise l’opération au sein du conseil d’administration.
Jusqu’ici, le pourcentage de votes favorables au rachat doit être calculé par rapport à l’intégralité du capital de Dell. Cela revient à compter les abstentions (évaluées la semaine dernière à 23%) comme des “non”, et constitue un avantage de poids pour les opposants à l’opération. Michael Dell réclamait à la place que seules les actions présentes ou représentées soient prises en compte dans le calcul.
Seule concession du comité spécial: il s’est dit prêt à changer la date de détention des titres qui fait référence pour pouvoir voter, le 3 juin, afin que les investisseurs qui ont acheté des actions depuis puissent exprimer leur point de vue.
Michael Dell n’avait toujours pas donné de réponse jeudi soir. S’il accepte, cela conduira à un nouveau report du vote. S’il refuse, le scrutin aura lieu vendredi, mais sur son offre initiale, et la plupart des observateurs s’attendent à un refus.
Carl Icahn pour sa part a déposé jeudi un recours judiciaire devant un tribunal d’arbitrage du Delaware (nord-est). Il veut empêcher le changement de la date de référence, ou au moins obtenir qu’en cas de nouveau report le vote soit organisé le même jour que l’assemblée générale annuelle du groupe, lors de laquelle il va tenter de renverser la direction actuelle.