émomètre, le 26 juillet 2013 à Périgueux (Photo : Patrick Bernard) |
[02/08/2013 10:27:10] Périgueux (AFP) Octobre sera sec, novembre froid et humide et décembre neigeux. Ces prévisions sont signées John Kechiche sur sa page Facebook qui compte 6.600 fans. A 18 ans, ce Périgourdin passionné de météo s’apprête à ouvrir son propre site et se rêve en Monsieur météo à la télévision.
Son intérêt pour la pluie et le beau temps remonte à loin: il a commencé lorsqu’il n’avait que trois ans. “J’étais captivé par la météo et, le soir, je ne ratais pas un bulletin à la télé”, se souvient John, visage poupin et look d’adolescent.
A sept ans, à l’âge où les petits garçons s’imaginent en super héros ou footballeur, il ne rêvait que d’une chose: rencontrer Évelyne Dhéliat, la présentatrice vedette de la météo sur TF1.
Sa mère, Soraya, prend alors la plume et écrit à la chaîne. Quelques mois plus tard, en février 2003, John est à l’antenne, seul, pour présenter un bulletin en direct.
“Je me souviens que quand je suis arrivé dans le studio j’étais tout ému”, raconte encore ébloui le jeune homme.
“Il avait tout enregistré et savait parfaitement tout situer, du golfe du Lion en passant par le golfe de Gascogne”, se souvient aussi sa mère.
A l’époque, Évelyne Dhéliat a raconté son étonnement devant ce gamin qui “a complètement collé à son rêve qui est devenu réalité”, et prédisait alors qu’il lui en resterait “quelque chose dans l’avenir”.
La présentatrice, dont la photo trône en bonne place dans le studio de John, le petit garçon d’alors serré contre elle, ne croyait pas si bien dire.
Une vague d’encouragements
à 6 ans en compagnie de la présentatrice Evelyne Dheliat, le 26 juillet 2013 à Périgueux (Photo : Patrick Bernard) |
Une décennie plus tard, John, un temps apprenti pâtissier et qui n’a pu faire d’autres études, s’apprête à ouvrir son site internet dédié à la météo avec l’intention de vendre ses prévisions, via des abonnements.
“J’analyse des cartes et des photos satellitaires brutes à partir desquelles je mets mes bulletins à jour toutes les six heures”, explique le jeune homme qui, depuis une dizaine d’années, passe des heures sur internet à étudier “tous les modèles météo”.
Pour réussir dans son entreprise, l’autodidacte, qui s’est fait offrir deux ordinateurs par des sponsors locaux, compte sur la réputation qu’il s’est taillée grâce aux prévisions délivrées plusieurs fois par jour sur le réseau social Facebook.
“Je reçois des messages toute la journée. Des gens me demandent la météo dans leur ville et je réponds à tous”, explique John qui, assis sur un tabouret et vêtu d’un simple t-shirt blanc et pantacourt assorti, souhaite leur fournir un “service de proximité”.
L’annonce cette semaine de la création de son site, lamétéo.fr, fait florès et a suscité une vague d’encouragements de ses fans qui l’ont pris en affection: “John, le Dieu de la météo, tes prévisions sont bonnes et précises à 99%”. Et au milieu de nombreux messages de “félicitations”, d’autres lui demandent à “quand l’application”?
Le jeune homme, issu d’une famille modeste, vient de quitter Beaumont-du-Périgord, où il vivait chez sa mère, pour un appartement à Périgueux. Sur son petit balcon, il a installé un anémomètre et sur ses étagères une petite station météo.
Toujours attiré par la présentation des bulletins, il livre régulièrement, depuis le début de l’année, ses prévisions en direct et bénévolement sur une radio locale.
“Cet hiver, il est beaucoup intervenu à l’antenne au moment des épisodes neigeux et à chaque fois il tombait juste à une demi-heure près”, explique, en louant ses qualités de “sérieux”, Évelyne Gaillard, chargée d’accueil à France Bleu Périgord.
ère une petite station météo électronique, le 26 juillet 2013 à Périgueux (Photo : Patrick Bernard) |
John, qui prédisait avec une semaine d’avance le retour de la canicule, ne cache pas que “représenter la météo à la télé” demeure son plus grand rêve…