à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[05/08/2013 08:00:53] Paris (AFP) Le géant français de l’eau et des déchets Veolia a annoncé lundi un bénéfice net semestriel en chute du fait de provisions, mais a maintenu ses objectifs pour 2013, centrés sur des réductions de coûts et de dette.
Le deuxième trimestre indique “une tendance à la stabilisation” en Europe après un premier trimestre “difficile”, a souligné son directeur financier Pierre-François Riolacci lors d’une conférence téléphonique.
Pour la deuxième partie de l’année, le groupe s’attend à un statu quo sur le Vieux Continent, sans rebond ni nouveau décrochage, et se montre vigilant sur les conséquences éventuellement du ralentissement économique chinois, a-t-il indiqué.
En Europe, “nous nous attendons à une activité assez atone, on ne voit pas de rebond d’activité en revanche on ne voit pas de décrochage non plus, on est toujours dans cette zone un petit peu molle”, a dit M. Riolacci.
Veolia a une vigilance “particulière” pour la Chine, où le ralentissement de la forte croissance “peut nous impacter au niveau des prix des matières premières” vendues par le groupe.
Il a en revanche affiché “la résilience assez forte” des activités du groupe à la crise économique, en dehors des déchets.
Entre janvier et juin, Veolia Environnement a réalisé un bénéfice net de seulement 4 millions d’euros, en chute de 98%, à cause principalement d’une provision de 48 millions d’euros sur son activité de déchets en Allemagne et des coûts de restructuration de 17 millions d’euros au siège du groupe.
Mais en enlevant les éléments non récurrents, les résultats sont mieux orientés: la capacité d’autofinancement opérationnelle (Ebitda) du groupe recule beaucoup moins (-7,6%), à 930 millions d’euros, tandis que le bénéfice opérationnel récurrent progresse même de 28% à 539 millions d’euros.
Quant au chiffre d’affaires, il s’érode de 3,3% à 11,07 milliards d’euros, avec une activité toujours en baisse dans l’eau et les déchets. Les analystes s’attendaient à un meilleur bénéfice net (106 millions) mais à des ventes moindres (10,8 milliards), selon Dow Jones Newswires.
Dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, l’action Veolia gagnait 1,80% à 10,45 euros, dans un marché en petite hausse.
Les analystes de Citigroup ont notamment souligné l’amélioration par rapport au premier trimestre. Même si les provisions devraient se poursuivre jusqu’en 2015, “la restructuration progresse bien” selon eux.
L’activité déchets, très liée aux cycles d’activité économique, a affiché le plus fort recul (-5,3% à 3,98 milliards d’euros) en chiffre d’affaires au premier semestre, affectée principalement par la France (-4,9%) et l’Allemagne (-10,5%).
L’eau, où Veolia est numéro un mondial, est également en baisse (-4,6% à 5,0 milliards), du fait principalement des travaux et de l’activité d’ingénierie.
En revanche, l’énergie (via Dalkia, sa coentreprise avec EDF) a continué à tirer Veolia avec une hausse de 3% à 1,97 milliard d’euros.
La dette, objectif principal de la stratégie menée par le PDG Antoine Frérot depuis maintenant un an et demi, s’est encore allégée légèrement, à 10,0 milliards (contre 10,1 milliards fin mars et 10,8 milliards fin décembre).
Veolia, qui poursuit actuellement un vaste plan de cessions de 6 milliards d’euros, a maintenu lundi son objectif de dette compris entre 8 et 9 milliards à la fin de l’année.
Outre le bouclage de sa baisse de participation de 50 à 40% dans son ancienne branche transport Transdev prévu d’ici fin octobre, Veolia “a entamé de manière approfondie” des discussions avec le Land allemand de Berlin pour lui vendre les 25% qu’il détient dans la régie d’eau de la capitale allemande, a indiqué M. Frérot. L’allemand RWE avait vendu l’été dernier une part identique pour environ 620 millions d’euros.
“Nous pensons pouvoir conclure dans les mois prochains”, a déclaré Antoine Frérot lors de la conférence.
Quant aux résultats du premier semestre, ils “montrent que le groupe Veolia est bien engagé sur une bonne trajectoire de croissance et que notre stratégie (…) porte ses fruits”, a-t-il fait valoir, en soulignant notamment le rebond du bénéfice opérationnel récurrent.
Le groupe a également confirmé ses objectifs d’économies de 400 millions d’euros l’an prochain et 750 millions en 2015.