Une médiation a été lancée dimanche pour sortir le pays de la crise politique et rapprocher les points de vue entre les deux camps, celui défendant la légitimité de l’Assemblée nationale constituante et du gouvernement, et celui qui plaide pour leur dissolution et la mise en place d’un gouvernement de salut.
L’initiative émane de Abderrazek Kilani, ancien bâtonnier et ex-ministre du gouvernement de Hamadi Jebali en collaboration avec le militant des droits de l’Homme, le juge Mokhtar Yahyaoui, et l’ancien diplomate, Taoufik Ouanès.
Mohamed Kilani a indiqué, dimanche à Tunis lors d’un point de presse, que cette initiative émane de personnalités nationales indépendantes et neutres qui ont déjà entamé les contacts avec plusieurs partis politiques à l’instar d’Ennahdha, Al Jomhouri, Ettakatol, CPR, l’Alliance démocratique, Wafa, El Moubadara, Liberté et dignité, le Courant El Mahabba, le Courant démocratique et le Front destourien.
Il a également indiqué qu’il a contacté le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et qu’il doit rencontrer Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounès, ainsi que la présidente de l’Union tunisienne de l’industrie du commerce (UTICA) et les autres partis dans les prochains jours.
Selon Abderrazek Kilani, cette initiative “s’inspire de principes fondamentaux qui sont l’attachement aux institutions de l’Etat et la nécessité pour l’ANC de poursuivre ses travaux dans les plus brefs délais et d’en accélérer le rythme, car sa dissolution provoquerait un vide institutionnel”.
Il a ajouté que cette initiative repose aussi sur la recherche des moyens consensuels pour former un gouvernement chargé de gérer les affaires du pays jusqu’à la fin de la période transitoire, de mettre en place une stratégie sécuritaire pour affronter le terrorisme, de garantir des élections libres et transparentes, de contrôler le financement des partis politique et d’assurer la neutralité de l’administration et des mosquées.
L’ancien bâtonnier a insisté sur l’engagement de toutes les parties concernées à observer une trêve jusqu’à la fin de la période transitoire. Il a appelé, dans ce même contexte, toutes les parties à se donner une période de ”répit médiatique”, de manière à éviter le climat de tension tout en appliquant les lois de la République contre tous ceux qui incitent à la violence.
De son côté, Mokhtar Yahyaoui a fait remarquer que l’appel à la dissolution de l’ANC équivaut à la remise en cause des élections du 23 octobre 2011, c’est pour cela, a-t-il dit, que les auteurs de cette initiative refusent de l’adopter. Il a affirmé que les questions relatives à la démission ou non du gouvernement ou encore à son remaniement et la façon de le former, seront tranchées à travers le dialogue.
Il a souligné que la position de l’UGTT est marquée par sa grande ouverture et que son initiative “n’est pas en contradiction avec la médiation qu’on propose”.
Taoufik Ouanès, troisième membre initiateur de la médiation, a insisté sur la discrétion pour qu’elle puisse aboutir.
WMC/TAP