évrier 2013 (Photo : Andrew Cowie) |
[07/08/2013 10:21:47] Londres (AFP) La Banque d’Angleterre (BoE) a opéré mercredi un changement majeur sous la houlette de son nouveau gouverneur, le Canadien Mark Carney, en liant tout resserrement de sa politique monétaire ultra-accommodante à la baisse du chômage.
La banque centrale a ainsi annoncé qu’elle n’envisagera pas de relever son taux d’intérêt, actuellement au niveau exceptionnellement bas de 0,50%, et de réduire ses injections massives de liquidités, tant que le taux de chômage sera supérieur à 7% au Royaume-Uni. Selon les dernières statistiques, il s’est inscrit à 7,8% en mai.
Si la reprise économique venait à avoir besoin d’un nouveau coup de pouce, la Banque d’Angleterre n’écarte pas de “mettre en place de nouveaux rachats d’actifs”.
“Le comité de politique monétaire entend, au minimum, maintenir la politique monétaire actuelle exceptionnellement accommodante jusqu’à ce que l’atonie de l’économie soit substantiellement réduite, à condition que cela ne mette pas en péril la stabilité des prix et la stabilité financière”, a insisté Mark Carney, dans le cadre de sa première conférence de presse depuis sa prise de fonctions le 1er juillet.
“Notre but est d’aider à consolider la reprise” qui est “en cours” mais reste “faible”, a-t-il ajouté.
En annonçant une trajectoire détaillée de son taux, la BoE a répondu aux attentes du ministre britannique des Finances, George Osborne, qui avait demandé à la banque centrale de publier des projections de long terme détaillées pour sa politique monétaire, assorties d’objectifs intermédiaires, en s’inspirant de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Dans son rapport trimestriel sur les perspectives de l’inflation et de la croissance dans le pays présenté mercredi, la BoE a également relevé ses prévisions de croissance pour l’économie britannique pour le second semestre 2013 et les deux années suivantes, comme à son habitude sans les chiffrer précisément.
La BoE a également prévenu que l’inflation risquait de “rester proche de 3% à court terme”, du fait notamment de l’impact de la hausse des prix à l’importation, et qu’elle ne devrait pas retrouver le niveau cible de 2% avant fin 2014, contre mi-2014 estimé dans son rapport de mai.
Pour venir en aide à une économie alors en profonde récession, la banque centrale avait abaissé en mars 2009 son taux d’intérêt directeur au niveau historiquement bas de 0,50% et mis en place un programme de rachats d’actifs – dit d'”assouplissement quantitatif” – dont le montant total a été progressivement relevé pour atteindre 375 milliards de livres (433,6 milliards d’euros) en juillet 2012.