éroport de Nairobi, au Kenya, en flammes, le 7 août 2013 |
[07/08/2013 15:55:20] Nairobi (AFP) Pour le secteur du tourisme kényan, importante source de revenus du pays d’Afrique de l’Est, août est l’un des mois les plus chargés de l’année. Aussi ses professionnels espèrent-ils, comme d’autres acteurs économiques, que l’aéroport de Nairobi ne restera pas paralysé trop longtemps.
Jomo Kenyatta international airport (JKIA) a été ravagé mercredi matin par un gigantesque incendie, que les secours ont mis plusieurs heures à maîtriser. Tous les vols de passagers qui devaient y arriver ou en partir ont été annulés ou déroutés, notamment vers Mombasa sur l’Océan Indien.
Au total, 18 compagnies aériennes volent déjà directement sur Mombasa depuis l’Europe. Les touristes du Vieux continent qui avaient planifié des vacances sur les plages de sable blanc de l’Océan Indien ne devraient donc pas être tous affectés par l’incendie.
Mais de nombreux autres, qui volaient sur Nairobi en prévision de safaris dans l’un des nombreux parcs animaliers de la région, risquent eux de voir leur vacances en partie tomber à l’eau.
Tout comme ceux qui ne faisaient que transiter par la capitale kényane pour rejoindre le Rwanda ou l’Ouganda, pour des randonnées sur les traces des gorilles des montages.
“C’est le moment le plus animé de l’année pour les vols internationaux,” a noté Duncan Muriuki, président du tour opérator Destination Africa, basé au Kenya. “Oui, nous allons subir les conséquences” de l’incendie, a-t-il ajouté.
Le responsable a lui des clients bloqués à Mombasa qui devaient rejoindre Nairobi par avion, et il lui semble impensable de les mettre dans des bus : le trajet par la route entre le port et la capitale, une double voie mal entretenue et bourrée de poids lourds, est bien trop long.
“Il faut que la situation revienne à la normale,” a-t-il poursuivi. “Ils (les autorités kényanes) doivent trouver des aménagements.”
éroport de Nairobi, au Kenya, qui a brûlé le 7 août 2013 (Photo : Tony Karumba) |
L’industrie du tourisme représente, selon des chiffres officiels, 15% du PIB kényan. Le coup est d’autant plus dur pour elle qu’elle a enchaîné les revers ces dernières années: les visiteurs étrangers s’étaient d’abord raréfiés après les violences qui avaient suivi les élections de fin 2007, puis ont de nouveau été refroidis par une série d’agressions perpétrées contre des touristes — enlèvements, vols, meurtres… — ou des attentats à la grenade dans des zones touristiques comme Mombasa depuis deux ans.
La floriculture inquiète
A JKIA, les terminaux internationaux sont pour l’instant inutilisables, et ce jusqu’à nouvel ordre, mais la piste n’a pas été endommagée et les autorités kényanes envisagent d’utiliser le terminal intérieur de l’aéroport pour faire partir ou arriver les avions de l’étranger.
Le trafic intérieur, comme le transport de fret, devait d’ailleurs reprendre dès mercredi.
Une reprise rapide du transport de fret est aussi essentielle pour l’économie kényane, très dépendante du tourisme et… du commerce des fleurs, à destination de l’Europe notamment.
En 2012, le Kenya a encore exporté 122.000 tonnes de fleurs.
La floriculture ne représente que 1,6% du PIB kényan mais est une source majeure d’emplois : un demi-million de Kényans vivent du secteur et des retards de livraison dus à la fermeture de l’aéroport auraient des conséquences désastreuses.
“Nous sommes l’un des secteurs les plus touchés par cette crise aéroportuaire,” a estimé Jane Ngige, à la tête du Conseil kényan de l’horticulture.
incendie sur le trafic international |
Avec une reprise rapide du transport de fret, les conséquences seront cependant limitées.
Selon Mme Ngige, il a en effet été possible de stocker en lieu sûr les fleurs arrivées à l’aéroport avant que n’éclate le feu.
Les fermes ont cependant interrompu leurs récoltes mercredi, en attendant de voir comment la situation évoluerait à Nairobi, a-t-elle ajouté.