Mini rebond de la croissance française attendu au 2e trimestre

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ésident François Hollande le 2 juillet 2013 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[12/08/2013 11:55:55] Paris (AFP) L’Insee va publier mercredi sa première estimation de la croissance française au deuxième trimestre et devrait annoncer un chiffre légèrement positif, signalant une sortie de récession qui reste molle malgré l’optimisme que tente d’insuffler le gouvernement.

Dans ses dernières prévisions, fin juin, l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoyait que le Produit intérieur brut reprendrait quelques plumes et augmenterait de 0,2% entre avril et juin.

Alors que la France a connu deux trimestres consécutifs de contraction de son PIB (-0,2% fin 2012 et début 2013), ce qui correspond à une récession technique, elle devrait donc repasser de justesse au dessus de zéro. Mais sans élan cependant, les économistes estimant qu’une croissance de plus de 1% est au moins nécessaire pour enrayer la progression du chômage.

D’ailleurs l’Insee prévoit que l’activité économique stagnera au troisième trimestre avant de rebondir encore légèrement (0,1%) au dernier. L’Institut continue de pronostiquer une récession de 0,1% sur l’ensemble de l’année 2013.

Plusieurs raisons de montrer plus d’optimisme sont cependant apparues ces dernières semaines qui n’ont pas échappé à l’exécutif. Deux fois, le président François Hollande a prononcé le mot de “reprise”. “Il y a quelque chose qui se passe” et “nous devons tout faire pour accompagner ce mouvement”, a-t-il insisté.

Bonne tenue de la production industrielle

La semaine dernière, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici a publié deux communiqués consécutifs évoquant “des signes encourageants de reprise”. Réduction du déficit commercial en juin, prévision de croisance de la Banque de France légèrement en hausse pour le 3e trimestre. Mais c’est surtout la bonne tenue de la production industrielle au deuxième trimestre qui semble envourageante avec une progression de 1,4% entre avril et juin, malgré une chute mensuelle équivalente avant l’été.

Ca n’a pas empêché M. Moscovici de prévenir samedi que la croissance devrait rester nulle en 2013.

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érence de presse à Moscou, lors de la rencontre des ministres des Finances des pays du G20 (Photo : Kirill Kudryavtsev)

“Je proposerai de nouvelles prévisions de croissance le 25 septembre, à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances mais nous connaissons les tendances et, cette année, la croissance sera faible voire étale, entre moins 0,1 et plus 0,1”, a-t-il déclaré dans un entretien à Nice-Matin. La prévision du gouvernement pour 2013 a toujours été de 0,1% tandis que celle de l’Insee est de -0,1%.

Après huit trimestres consécutifs proches de zéro et alors que l’inversion de la courbe du chômage d’ici fin 2013 est jugée impossible par les économistes, un éventuel rebond de la croissance au deuxième trimestre, aussi infime soit-il, serait déterminant à sept semaines de la présentation du projet de budget 2014 comprenant 6 milliards d’augmentation des recettes et 14 milliards de réduction des dépenses.

Une stagnation de l’économie en 2013 alourdirait le déficit qui, M. Moscovici l’a déjà annoncé, sera au dessus des 3,7% de PIB prévus. Elle priverait le pays de tout élan pour 2014, compliquant d’autant plus la préparation d’un budget qui doit continuer à respecter l’engagement de la France de réduire ses déficits publics.

Dans ce contexte, le ministre de l’Economie a voulu se montrer rassurant dimanche. “Ce qui compte c’est la pente, c’est l’orientation et il faut que les Français sachent que nous sommes vraiment sortis de la récession, qu’il y a une croissance qui s’annonce dans le pays”, a-t-il souligné.

Il a insisté sur les perspectives pour 2014, “la première année de croissance véritable et solide depuis trois ans”, se défendant de faire preuve d’un “optimisme béat”.

Jeudi, l’OCDE a estimé que “la dynamique de croissance est assez stable” en France, au vu des résultats de ses indicateurs composites avancés.