WikiLeaks : la défense de Manning met en avant les manquements du commandement

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Bradley Manning, la taupe de WikiLeaks, quitte le tribunal militaire de Fort Meade, dans le Maryland, le 30 juillet 2013 (Photo : Saul Loeb)

[13/08/2013 05:42:21] Fort Meade (Etats-Unis) (AFP) La hiérarchie de Bradley Manning a ignoré les signes de problèmes psychologiques du jeune soldat avant qu’il ne transmette plus de 700.000 documents à WikiLeaks, a plaidé lundi son avocat, tentant de mettre en avant les manquements du commandement.

L’ex-analyste de renseignement en Irak encourt 90 ans de prison pour des faits d’espionnage. Lors d’une audience destinée à obtenir la peine la plus réduite possible, sur la base militaire de Fort Meade près de Washington, son avocat David Coombs a mis en cause, témoins à l’appui, son encadrement.

Plusieurs officiers, dont le chef de la brigade de la 10e Division de montagne, le colonel David Miller, ont reconnu que l’armée manquait d’analystes de renseignement, tout en niant qu’il était inapte au service.

L’officier dit n’avoir pas été informé d’un incident au cours duquel Manning avait renversé une table et avait dû être entravé au cours d’une séance de thérapie.

Manning avait “du mal à s’entendre avec les gens”, selon son chef de section, le major Cliff Clausen.

Son commandant de compagnie, le capitaine Matthew Freeburg, également entendu lundi comme témoin de la défense, a pour sa part confié avoir été étonné que des sanctions disciplinaires plus sévères n’aient pas été prises contre Manning avant qu’il ne soit accusé d’avoir agressé un autre soldat.

“J’ai trouvé bizarre que rien de plus n’ait été fait”, a-t-il dit face à la juge Denise Lind. A la suite de cet incident, le capitaine a rempli les documents afin qu’on lui retire son habilitation secret défense et, le cas échéant, qu’on le renvoie de l’armée.

Pourtant, Manning restera en poste et ne sera arrêté qu’après avoir réalisé la plus importante fuite de documents confidentiels de l’histoire américaine.

La défense a par ailleurs produit un rapport d’enquête interne concluant à la “faiblesse” des qualités de chefs des officiers de Manning.

Le major Clausen avait ainsi été remercié début 2010 pour ne pas transmettre efficacement au commandement les renseignements recueillis par son équipe.

Les audiences sont prévues pour se poursuivre jusqu’au 23 août.