Zimbabwe : Mugabe promet d’intensifier sa politique d'”indigénisation”

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ésident zimbabwéen Robert Mugabe(g), le 7 août 2013 à Harare (Photo : Jekesai Njikizana)

[13/08/2013 13:16:17] Harare (AFP) Le président zimbabwéen Robert Mugabe a indiqué mardi qu’il comptait profiter de sa victoire aux élections du 31 juillet pour intensifier sa politique d'”indigénisation”, qui vise notamment à octroyer à des Zimbabwéens noirs la majorité du capital des filiales locales de groupes étrangers.

“L’indigénisation et l’émancipation (économique) se poursuivront sans relâche afin que les Zimbabwéens indigènes puissent jouir d’une plus grande part des ressources du pays”, a déclaré M. Mugabe devant des milliers de personnes à Harare, à l’occasion de la fête de la défense nationale.

“Maintenant que le peuple du Zimbabwe nous a donné un mandat retentissant pour gouverner le pays, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que tous nos objectifs en matière d’indigénisation, d’émancipation, de développement et d’emploi seront atteints”, a ajouté le président, qui à 89 ans est au pouvoir depuis l’indépendance en 1980.

La politique d'”indigénisation” entamée en 2007 vise les entreprises appartenant à des étrangers qui valent au moins un demi-million de dollars. Celles-ci doivent céder 51% de leur capital: 10% aux salariés, 10% à un fonds de développement des infrastructures dans les environs et 31% à un fonds souverain national. Jusqu’à présent, les mines en ont été les principales cibles.

L’opposition dénonce une telle politique, affirmant qu’elle décourage les investissements et qu’elle ne profite qu’aux amis du pouvoir.

Robert Mugabe a été réélu au premier tour de la présidentielle du 31 juillet avec 61% des voix, contre 34% à son Premier ministre Morgan Tsvangirai.

Ce dernier a déposé vendredi un recours devant la Cour constitutionnelle pour tenter de faire invalider le scrutin, estimant que les listes électorales avaient été manipulées pour favoriser la victoire du président sortant.

Les pays occidentaux, qui n’avaient pas pu envoyer d’observateurs, ont crié à la fraude, ainsi que le Botswana, seul pays africain à donner de la voix.

Robert Mugabe a aussi exclu mardi de rendre moins partisanes les forces de l’ordre zimbabwéennes –qui lui sont toutes dévouées– comme le prévoyait l’accord de partage du pouvoir passé il y a quatre ans avec M. Tsvangirai sous l’égide de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).

Le vieux président a estimé que les appels à une réforme du secteur de la sécurité étaient un leurre, “alors que le but réel de l’ennemi est de diluer l’efficacité des Forces de défense du Zimbabwe”.