Libor : Deutsche Bank doit revoir ses procédures de contrôle interne

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ège de Deutsche Bank, le 31 janvier 2013 à Francfort (Photo : Daniel Roland)

[13/08/2013 13:44:36] Francfort (AFP) L’autorité allemande des marchés financiers, le Bafin, est sur le point de rendre son rapport consacré à l’implication de Deutsche Bank dans le scandale de manipulation des taux interbancaires, dans lequel elle pointe des erreurs d’organisation, affirment mardi plusieurs journaux.

Dans ce document, le gendarme de la Bourse estime que des manquements d’ordre organisationnel ont facilité les tentatives de manipulation de ces taux (tels que le Libor) et exige de la banque qu’elle revoit ses procédures de contrôle interne, a affirmé le Wall Street Journal.

Ces investigations n’ont révélé jusqu’à présent aucun élément mettant en cause les membres de la direction de Deutsche Bank.

L’autorité financière allemande doit toutefois poursuivre son enquête au cours des prochaines semaines pour examiner plus avant certaines facettes de cette affaire, notamment les soupçons de manipulation de l’indice de référence des contrats d’échanges (swap) de taux d’intérêt, l’ISDAfix.

Contactés par l’AFP, la banque et le Bafin n’ont pas souhaité commenter ces informations.

Une source financière a pour sa part confirmé à l’AFP que le Bafin allait rendre cette semaine “un rapport dédié à une partie centrale de ses investigations au sein de la banque”, confirmant les informations parues dans la presse.

Ce rapport ne sera pas rendu public, précise pour sa part le quotidien économique allemand Handelsblatt. Le Bafin seul n’a pas le pouvoir d’imposer de pénalités financières, rappelle le journal.

Deutsche Bank a déjà suspendu sept salariés soupçonnés d’avoir participé à la vaste manipulation du Libor et de l’Euribor à Londres, qui éclabousse au total une vingtaine de grandes banques internationales.

Plusieurs d’entre elles sont déjà passées à la caisse: la banque suisse UBS a payé une amende de 1,5 milliard d’euros, la britannique Barclays de 360 millions d’euros environ et Royal Bank of Scotland en a été quitte pour environ 450 millions d’euros.

Au deuxième trimestre, Deutsche Bank a passé de nouvelles provisions pour risques juridiques à hauteur de 630 millions d’euros, qui portent le total des provisions pour ce motif à 3 milliards d’euros, notamment afin de se préparer à une éventuelle amende liée à l’affaire du Libor. Cela a pesé sur son bénéfice net, qui a été divisé par deux sur un an.

Outre le Libor, la banque risque des amendes aux Etats-Unis pour ses anciennes activités dans les crédits hypothécaires à risque (subprime). En Europe, elle est aussi impliquée dans un scandale de fraude fiscale via les droits d’émission de CO2, et elle a été condamnée en décembre à indemniser les héritiers de son ancien ennemi, Leo Kirch, d’un montant restant à définir.