à New York (Photo : Mat Szwajkos) |
[13/08/2013 20:41:25] New York (AFP) Après Dell, l’investisseur Carl Icahn, connu pour ses opérations boursières hostiles, vient se mêler des affaires d’un autre groupe informatique américain, Apple, dans lequel il a annoncé mardi avoir une “forte” participation et auquel il réclame plus de rachats d’actions.
Dans son annonce, faite sur son compte Twitter, Carl Icahn ne précise pas la hauteur exacte de sa participation.
Il indique en revanche avoir eu mardi “une bonne conversation avec Tim Cook”, le directeur général du groupe à la pomme, notamment sur le fait “qu’un programme de rachat d’actions plus important devrait être réalisé maintenant”.
“Nous avons l’intention de discuter à nouveau dans peu de temps”, ajoute-t-il.
Dans une brève réaction envoyée par courriel, un porte-parole d’Apple a confirmé que “Tim avait eu une conversation positive avec M. Icahn”, et assuré que le groupe “appréciait l’intérêt et l’investissement de tous (ses) actionnaires”.
A la Bourse de New York, l’annonce a provoqué un bond de l’action Apple: elle a clôturé en hausse de 4,75% à 489,57 dollars. Elle reste toutefois bien en-dessous de son sommet historique de 702,10 dollars, enregistré en septembre après la sortie de l’iPhone 5.
“Nous pensons que l’entreprise est extrêmement sous-évaluée”, a d’ailleurs commenté Carl Icahn sur Twitter.
Apple a déjà cédé aux pressions en avril
Apple traverse depuis plusieurs mois une passe difficile en Bourse. Alors que sa croissance ralentit, il est sous pression pour lancer de nouveaux produits innovants. Les spéculations vont de la montre intelligente à la télévision en ligne, mais la seule annonce qui semble se profiler pour l’instant est celle d’un nouvel iPhone en septembre.
Des personnes font la queue devant un magasin Apple (Photo : Timothy A. Clary) |
Le groupe avait déjà été confronté il y a quelques mois aux pressions d’un autre investisseur “activiste”, le fonds spéculatif Greenlight Capital. Le patron de ce dernier, David Einhorn, avait critiqué de manière virulente la stratégie d’allocation de capital d’Apple, estimant que le groupe ne faisait pas assez profiter ses actionnaires de ses plus de 100 milliards de dollars de liquidités.
Apple avait fini par céder, et promis un véritable jackpot à ses actionnaires: il avait annoncé en avril son intention de leur reverser 100 milliards de dollars en deux ans et demi, dont 60 milliards via des rachats d’actions.
L’intervention de Carl Icahn a donc de quoi réjouir les actionnaires, d’autant qu’il n’a pas la réputation de rester inactif une fois rentré au capital d’une entreprise.
Si elles n’ont pas toujours bien tourné, ses batailles boursières des dernières années lui ont permis de bâtir la 26e fortune mondiale, évaluée en mars à 20 milliards de dollars dans le classement de référence du magazine Forbes.
Sa dernière cible en date est le fabricant d’ordinateurs Dell: il se bat depuis plusieurs mois contre le projet de rachat intégral par son PDG-fondateur Michael Dell. L’issue de ce bras de fer reste pour l’heure incertaine.
Il avait en revanche fait un pari gagnant l’an dernier sur le groupe de vidéo en ligne Netflix, dont il avait annoncé fin octobre avoir pris environ 10% du capital. L’action, qui valait à l’époque quelque 70 dollars, est aujourd’hui montée à près de 260 dollars.
Carl Icahn avait aussi réussi à imposer récemment un changement de direction chez l’opérateur de plateformes pétrolières Transocean, et placé un de ses candidats au conseil d’administration.