A
l’instar de l’Association des économistes tunisiens (ASECTU), l’Ordre des
experts-comptables de Tunisie (OECT) est monté au créneau pour alerter sur la
situation économique du pays. C’est ainsi qu’il a lancé, dans un communiqué
rendu public lundi 12 août, un “appel urgent et pressant” aux décideurs, à
toutes les instances responsables et à toutes les parties influentes pour “faire
preuve de responsabilité et faire prévaloir l’intérêt national, en vue de
parvenir à des solutions adaptées, le plus rapidement possible, pour sauver le
pays du marasme économique qui menace la paix sociale”.
Dans ce document, l’OECT met en garde contre la situation critique actuelle qui
exige des institutions de l’Etat, de la famille politique et de la société
civile de “la retenue et recommande d’éviter l’escalade et tout ce qui est de
nature à conduire la société tunisienne à la division”.
On y lit notamment qu’il est nécessaire d’adopter le dialogue et le consensus
sur les différentes questions d’actualité, notamment “un accord sur un
calendrier et sur une feuille de route claire et précise, en vue de parachever
le processus de transition démocratique qui doit aboutir à des élections
crédibles et transparentes”.
L’OECT appelle en outre à la révision du budget de l’Etat pour l’année 2013, et
ce à la lumière des nouvelles données et concentrer les efforts sur le
financement de l’effort national pour le rétablissement des équilibres
financiers et économiques, le rétablissement de la sécurité et la stabilité
nécessaires à l’équilibre et la pérennité économique et sociale.
Il s’agit aussi de l’établissement d’une feuille de route pour gérer le reste
des affaires économiques sur la base d’une politique de rigueur, sans tomber
dans les promesses qu’il n’est pas possible de satisfaire, au cours de cette
période transitoire”.
L’Ordre des experts-comptables insiste, par ailleurs, sur la nécessité du
“report des réformes structurelles, entre fiscalité, investissement et autres,
jusqu’à l’achèvement de la feuille de route, et l’adoption de mesures
exécutoires urgentes pour le rétablissement de la confiance du marché tunisien
en lui injectant les ressources nécessaires et, surtout, le rétablissement du
rythme de la productivité qui s’est dégradée d’une manière remarquable, avec
l’inflation financière, la multiplication des grèves”.
Enfin, le communiqué appelle “à la promulgation de critères et de textes
organisant le gouvernement, à des audits sur la gestion des organisations,
associations et partis, et à l’activation du conseil de la magistrature chargé
de la surveillance, d’accorder aux structures de contrôle l’immunité nécessaire
pour accomplir ses tâches et lui permettre de concentrer leur efforts, dans le
cadre du respect des standards internationaux de neutralité et d’indépendance”.