Tunisie – Crise politique : Ben Jaafar poursuit ses concertations avec les partis politiques… sans succès

Par : TAP

ben_jaafer-15082013-art.gifLes
concertations se sont poursuivies, mercredi, entre le président de l’Assemblée
nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, et les partis politiques et
organisations de la société civile, au siège de l’ancien Conseil
constitutionnel, autour des moyens de sortir de la crise politique actuelle.

Mais pour l’heure, aucun indice n’apparaît concernant la possibilité de
l’organisation d’un dialogue national rassemblant tous les partenaires
politique, alors que les coalitions attachées à la poursuite des activités de
l’ANC se sont réunies et ont demandé la reprise du travail, à partir du début de
la semaine prochaine.

Dans ce sens, Mustapha Ben Jaafar a rencontré le président du parti Al Moubadara
(l’initiative), Kamel Morjane, celui de la Coalition démocratique, Mohamed Hamdi,
ainsi que le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT),
Houssine Abassi, et celui du mouvement Fidélité à la révolution, Abderraouf
Ayadi.

Les déclarations données à la presse, mercredi, à l’issue de ces rencontres,
n’ont pas dévoilé, comme les précédentes, des indices sur un accord pour régler
la crise, dans le cadre d’un dialogue national auquel appelle tout le monde,
mais dont les conditions ne sont pas encore réunies du fait que toutes les
parties se tiennent sur leurs positions, concernant le gouvernement, l’ANC et
les mécanismes pour le parachèvement de l’étape de la transition démocratique et
son calendrier.

Ainsi, Mohamed Hamdi a souligné que “malheureusement, il n’y a pas de dialogue,
malgré la multiplication des contacts et des propositions, depuis plus de deux
semaines”. Et met en garde contre “l’existence de parties plus proches du
langage de la rupture”, en visant la Troïka qui, selon lui, “aurait dû faire
part de sa disposition à démissionner” et la partie adverse qui est attachée à
la formation d’un gouvernement de salut national à sa propre initiative et à la
dissolution de l’ANC.

Le président de la Coalition démocratique a ajouté que “si cet état de blocage
politique n’est pas dépassé, le pays sera en danger”.

De son côté, Kamel Morjane, a déclaré que sa rencontre avec le président de
l’ANC entre dans le cadre d’une “tentative pour trouver une solution
consensuelle pour le pays qui passe par une situation difficile et dangereuse”.
Il a expliqué que son parti soutient “un dialogue national sous l’égide de l’UGTT
et de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA)
et visant le maintient de l’ANC et de ses rôles”.

Pour sa part, le secrétaire général de l’UGTT a indiqué que toutes les parties
tiennent haut le plafond de leurs revendications, dans le cadre des
concertations et des contacts en cours”. Il a ajouté qu’un échange de vues a eu
lieu avec le président de l’ANC autour de l’ensemble des propositions, notamment
celle de la centrale syndicale qui, a-t-il rappelé, “n’est pas un intermédiaire”
dans les contacts, mais qu’elle a sa propre initiative.

D’autre part, les membres du comité de conciliation indépendant avaient
rencontré, lundi dernier, Mustapha Ben Jaafar et avaient évoqué des prémisses
d’un accord avec, en particulier, que l’idée de dissoudre l’ANC et les
institutions qui en découlent, comme le demandent certaines parties politiques
(le Front populaire et Nidaa Tounés) n’est plus acceptable par la plupart des
partis et des organisations et associations.

Cependant, ils ont ajouté que les contacts se poursuivent concernant la forme du
gouvernement qui sera chargé de diriger le pays, au cours de la période restante
de l’étape de la transition démocratique.

D’autre part, les groupes parlementaires au sein de l’ANC, à savoir ceux d’Ennahdha,
du CPR, d’Ettakattol du courant d’El Mahaba, du mouvement républicain ainsi que
des élus du mouvement Wafa et des députés indépendants ont tenu, aujourd’hui,
une réunion au cours de laquelle ils ont fixé lundi prochain une date butoir
pour reprendre les travaux de l’Assemblée, a indiqué le président de la réunion,
l’élu Azad Badi.

Les participants à la réunion ont désigné une délégation qui entamera à partir,
du jeudi, des concertations avec, le gouvernement, la présidence de la
république et la haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA).
Ils ont également mis en place un comité de coordination parlementaire pour
préparer la reprise des travaux de l’Assemblée à partir du lundi prochain.

A l’issue de la réunion, le président du groupe parlementaire d’Ettakattol,
Mouldi Riahi a déclaré à l’agence TAP que la décision prise par le président de
l’ANC, Mustapha Ben Jaafar, de suspendre les travaux de l’Assembée est
provisoire et vise à assurer un bon déroulement des consertations, actuellement
en cours, entre les différents protagonistes politiques.

Le président de l’ANC avait indiqué que les députés doivent reprendre leurs
activités au sein de l’ANC avec le démarrage du dialogue national, a rappelé M.
Riahi.

Dans le cadre des concertations entre les partis, une réunion a été tenue, ce
mercredi, avec les responsables du CPR et ceux du mouvement du tunisien pour la
liberté et la dignité, représentés par 25 députés de l’ANC, afin d’examiner la
création d’un front de médiation, selon une source représentant un parti
participant à la réunion. Ce front essayera de rapprocher les opinions des
différents partis politiques.

WMC/TAP