à Paris (Photo : Jacques Brinon) |
[15/08/2013 08:49:33] Paris (AFP) Au fil des mois, Google tisse sa toile autour de l’art, l’histoire et le patrimoine mondiaux, avec près de 300 institutions désormais partenaires de sa plateforme en ligne Google Art Project et sous peu un “espace physique” pour son institut culturel dans ses locaux parisiens.
“L’inauguration de cet espace, qui ne sera pas un musée mais un lieu d’échanges et de débats, est prévue en septembre”, indique à l’AFP Amit Sood, directeur de l’Institut culturel de Google créé fin 2011 et qui comprend une équipe dédiée de trente personnes environ.
Laurent Gaveau, qui s’occupait des nouvelles technologies au Château de Versailles, a été recruté en juin par le géant américain de l’internet. A charge pour lui de faire vivre cet espace qui occupera une partie du rez-de-chaussée de l’hôtel particulier qui accueille Google France rue de Londres dans le IXè arrondissement.
Trentenaire plein d’enthousiasme, Amit Sood a commencé à imaginer il y a trois ans le Google Art Project avec une poignée de collègues également passionnés par la culture.
Ce projet, qui permet de visiter virtuellement les musées avec Street View et de zoomer sur les oeuvres, a été lancé en février 2011 avec 17 grands musées partenaires – dont Versailles – représentant neuf pays. Il a pris son essor en avril 2012, avec plus de 150 partenaires dans quarante pays.
Il compte actuellement plus de 260 musées et institutions partenaires dans 43 pays. Huit musées français y figurent, notamment Orsay et le Quai Branly mais toujours pas le Louvre ni le Centre Pompidou.
“Je cherche à avoir davantage de musées régionaux -comme le musée Malraux du Havre qui nous a rejoint- car ce sont les petits établissements qui peuvent bénéficier le plus de ce partenariat”, explique M. Sood.
Depuis juin, Google a réuni sur une plateforme unique à la fois l’Art Project, la visite virtuelle des grands sites du patrimoine mondial et les expositions d’archives historiques (www.googleartproject.com).
Mandela et “Dolce vita”
à Paris (Photo : Jacques Brinon) |
Lancées en octobre 2012, ces expositions, qui sont réalisées par des institutions partenaires avec la technologie de Google, sont actuellement au nombre de 70 et portent sur l’Holocauste, Nelson Mandela ou encore la “Dolce vita” italienne.
L’Institut culturel est “une activité non commerciale” du moteur de recherche qui met ici sa technologie à la disposition de ses partenaires, souligne le directeur.
Pour Amit Sood, “l’accès à la culture est fondamental”. “Enfant, dans ma ville natale de Bombay en Inde, je n’avais pas la possibilité d’aller au musée le dimanche. C’est en faisant mes études à l’étranger que j’ai découvert les musées. En Europe, vous avez beaucoup de chance. Vous considérez cela comme allant de soi”, explique-t-il.
Basé à Londres, Amit Sood parcourt le monde pour établir des accords avec les institutions culturelles de différents pays. “Récemment j’étais à Madrid. Nous avons pu avoir seize musées d’un coup grâce à un seul accord, le ministère ayant préparé le cadre juridique”, se félicite-t-il. Au total 27 musées espagnols participent au projet.
“Au début c’est Google qui faisait le premier pas. Maintenant la moitié de nos partenaires d’Art Project sont demandeurs. Pour les expositions d’archives, 10% seulement des institutions viennent d’elles mêmes car le projet est plus récent”, dit-il.
Le château de Chambord a ainsi créé sur Google une version numérique de son exposition sur “Henri, comte de Chambord (1820-1883)”. Elle a été mise en ligne le jour même de l’ouverture de la manifestation physique mi-juin.
“Google ne décide pas des contenus. Ce sont les institutions qui s’en chargent. C’est aussi à elles de régler les questions de copyright lorsqu’elles mettent en ligne des oeuvres d’art par exemple”, précise Amit Sood.