Vaut
mieux tôt qu’après coup. Toute activité économique nouvelle gagne à être
organisée et codifiée le plus tôt possible pour éviter des dérapages difficiles
à rattraper par la suite.
Probablement convaincu de cette nécessité, le ministère du Tourisme vient
d’établir des règles –en l’occurrence des normes de classement- pour deux
nouveaux types d’établissements touristiques en train d’émerger dans le paysage
tunisien: les chambres d’hôtes et les hôtels de charme.
Pour les chambres d’hôtes, l’arrêté du ministre du Tourisme du 29 juillet 2013
s’y rapportant impose à l’«hôte» de ne pas exploiter plus de 5 chambres pour une
capacité maximale de 15 personnes.
L’arrêté impose à l’hôte –défini par l’article 3 comme «le propriétaire ou
l’occupant légal de la demeure qui cohabite avec le client»- 9 contraintes. Lors
de l’exercice de son activité, celui-ci doit «cohabiter avec les clients dans la
même demeure et maîtriser outre sa langue maternelle, une langue étrangère»,
promouvoir sa région d’implantation en particulier et la Tunisie en général
(notamment par la mise à disposition de documentations spécifiques et générales
–carte routière, livres, guides, brochures, etc.-) et orienter le client en lui
conseillant «des itinéraires de découverte, des activités, des restaurants et
autres sélectionnés par lui en toute indépendance», être transparent au niveau
des prestations et des prix qui doivent être affichés en TTC, informer le client
des options proposées par la chambre d’hôte (fumeurs, enfants, animaux,
internet, langues, parking, climatisation, chauffage, lits d’appoints, etc.),
fournir des photos représentant la réalité du lieu et assurer effectivement les
prestations annoncées, répondre aux réclamations éventuelles des clients dans un
délai ne dépassant pas les quarante-huit heures, être convivial, être disponible
pour le client tout au long de son séjour (à l’arrivée, au départ, et durant le
séjour), être prévenant mais non envahissant, et informer les services
compétents de toutes circonstances pouvant entraîner la cessation provisoire ou
définitive de l’exploitation.
Les chambres d’hôtes doivent se trouver dans «une environnement sain,
accessible, dans des habitats de caractère, anciens ou récents, en respectant
les caractéristiques propres à chaque région». L’opérateur doit s’atteler à
atteindre quatre objectifs: assurer des séjours touristiques «dans les
meilleures conditions d’accueil et de confort», satisfaire aux exigences et aux
besoins d’un tourisme «d’authenticité, de convivialité, de proximité, de nature,
de calme et de découverte», contribuer à la valorisation et à la conservation du
patrimoine et de l’environnement, et participer au développement local par
l’apport de ressources complémentaires.
Les chambres d’hôtes doivent être confortables et bien entretenues, bien aérées,
avoir des sols et des murs en excellent état et des espaces de rangement et
penderies suffisant.
L’arrêté concernant le type d’ameublement des chambres, le nombre de WC –une
pour 3 chambres- et les salles de bain/douches –également une pour 3 chambres.
En annexe de sa chambre d’hôte, le client doit disposer d’espaces communs
utilisés avec l’hôte et les autres clients.
L’hygiène doit être irréprochable à l’intérieur et aux abords de la demeure. Si
en plus du petit-déjeuner –une prestation obligatoire-, l’hôte propose un
services de restauration à midi ou le soir les plats –copieux et élaborés à base
de produits frais- doivent valoriser les produits et spécialités du terroir- et
la cuisine doit être aménagée de manière à garantir le respect des règles
d’hygiène.
Quid des hôtels de charme?
Le deuxième arrêté –daté lui aussi du 29 juillet 2013- ayant trait aux hôtels de
charme –dont la capacité maximale a été fixée à 50 lits- impose le respect de
«normes minimales dimensionnelles, fonctionnelles et de gestion» pour être
classés dans cette catégorie. Ces contraintes concernent l’information (24h/24,
et disponibilité d’un site web), l’accueil (un espace calculé à raison de
0,50m2/lit), l’hébergement (50% des chambres pour les non-fumeurs), l’équipement
des chambres, les commodités sanitaires (superficie de la salle de bain, de la
salle d’eau, etc.), l’équipement de la salle de bain, les locaux de service
(cuisine, économat..), le personnel, l’hygiène, etc.