Que
c’est aisé pour les médias occidentaux et américains de parler de répression
sanglante en Égypte lorsque pendant des décennies, ils ont accordé des asiles
politiques à des terroristes potentiels et les ont entourés de tous les égards
dus à des opposants politiques « pacifistes et prétendument démocrates ». Quelle
ignorance de l’histoire de l’islam politique sanguinaire par définition et qui
en a fait les preuves dans son berceau même l’Egypte
Qu’il est facile pour la Grande Bretagne de défendre « la démocratie » elle qui
a été l’initiatrice de la division des pays arabes en petits émirats pétroliers
pour mieux les posséder. Que c’est facile pour Cameron de condamner la violence
lorsque lui même, Premier ministre a lâché sa police sur les manifestants en
2011 en Angleterre les traitant d’émeutiers et a déclaré : que s’ils sont «
assez âgés pour commettre de tels crimes, ils le sont aussi pour être punis par
la loi». Il avait même appelé à renforcer le contrôle exercé sur les réseaux
sociaux en cas d’émeutes urbaines déclarant que : « Lorsque les gens utilisent
les réseaux sociaux pour des actions violentes, nous devons les en empêcher ».
Mais là, ce sont les pays civilisés, lesquels, lorsqu’ils agissent ainsi
estiment qu’ils rétablissent l’ordre alors qu’un pays comme l’Egypte 7 fois
millénaire, lui, use de moyens de « répressions démesurés ». Cela nous renvoie à
cette maxime populaire qui dit que lorsqu’une bourgeoise se prostitue, on dit
d’elle que c’est une femme qui vit sa vie, mais lorsque c’est une fille du
peuple qui le fait, on la traite tout simplement de fille de mauvaises mœurs et
de prostituée…
Quant aux Allemands, est-ce leur manière de se racheter de l’holocauste perpétré
par les Nazis à l’encontre des juifs en défendant les islamistes ? Ou
seraient-ils les messagers de paix envoyés par les Turcs au Maghreb défendre la
confrérie islamique et par ricochet les intérêts turcs dans la région après
qu’elle fût rejetée par l’Europe ?
Car, même si nous déplorons autant de morts, pourquoi tout ce branlebas à propos
de ce qui s’est passé à Rabaa Al Adawiya ou à la place Nahdha en Egypte ? Est ce
par compassion pour ces jeunes égyptiens formatés par l’idéologie des frères
musulmans et enrôlés dans un combat qui n’est pas le leur et qui relève plus des
intérêts stratégiques des grandes nations que de la chute d’un régime
théocratique du pouvoir ? D’ailleurs, à leur habitude et à l’israélienne, les
frères musulmans égyptiens jouent à merveille la carte de victimisation et usent
jusqu’à la moelle de la fibre émotionnelle ce qui prouve qu’ils ont été formés à
bonne école : « On les massacre parce qu’ils défendent l’islam et non parce
qu’ils sont des terroristes qui dissimulaient des cadavres sous leurs tribunes
et cachaient des armes prenant des femmes et des enfants comme boucliers et
prétendant tenir un sit-in pacifique.
Rached Ghannouchi, n° 2 de l’International islamiste et fervent défendeur des
Ikhouans
Et quel meilleur défendeur peuvent-ils trouver que le gourou national tunisien
Rached El Ghannouchi, lequel loin de s’occuper des affaires internes de la
Tunisie s’empresse de rejoindre sa confrérie, condamner le massacre de ses «
Ikhouans » et en passant faire monter la tension nationale d’un cran en opposant
un «NON» ferme, à la formation d’un gouvernement de compétences nationales
indépendantes des partis pour sauver son « pays » la Tunisie de l’ornière dans
laquelle, il se débat. Mais Rached El Ghannouchi a-t-il jamais aimé la Tunisie ?
Et ceux qui en doutent devraient savoir qu’il ne préservera jamais un pays qui
l’a toujours ignoré. Conséquence, il restera sur sa position quitte à mettre le
pays à feu et à sang. Le chaos lui permettra d’instaurer son califat, lui
désigné aujourd’hui comme second de l’International islamiste, le cartel de tous
les maux.
Quant aux partis d’opposition tunisiens qui s’accrochent comme d’habitude au
consensus parce qu’incapable de former un front solide, solidaire et fort face à
l’hégémonie des Ikhouans, eh bien ils s’astreignent à des déclarations vides de
sens et réitèrent à longueur de journées, de débats télévisés et d’entretiens
médiatiques : « La Nahdha s’accroche coûte-que-coûte au pouvoir ». C’est ce qui
s’appelle une vérité de Lapalisse et qui se traduit dans les discours par une
redondance beaucoup de crédulité et je dirais même une fausse naïveté. Essayez
donc de poser la question à un enfant de 5 ans « La Nahdha partira ou pas ? »,
il vous répondra non !
La Nahdha ne partira pas et roulera encore ses mécaniques sur toute la classe
politique tunisienne démocratique qui n’a pas su communiquer avec le peuple ni
tenir le bon discours. La Nahdha ne partira pas parce qu’elle se croit soutenue
en Europe par le poids électoral des musulmans au nombre de 53 millions sur tout
le continent dont près de 4 millions en France et 3,5 millions en Allemagne.
La Nahdha ne partira pas parce que Rached El Ghannouchi négocierait avec les
Américains la possibilité de l’implantation de l’Africom en Tunisie. Après tout,
il n’est pas meilleur que son frère Mohamed Morsi qui a promis 40% du Sinaï à
Israël.
La Nahdha ne partira pas parce qu’une partie des opérateurs privés
opportunistes, lâches et impliqués dans des affaires louches traitent déjà avec
elles et négocient leurs liberté au prix fort.
La Nahdha ne partira pas parce qu’une grande frange du peuple tunisien pense
encore que les islamistes sont là pour défendre des valeurs morales et récupérer
l’islam, religion du peuple qu’on veut détruire. Un peuple qui ignore que les
premiers à se déjouer de l’islam et des valeurs sont les Nahdhaouis, que ceux
qui sont en train de détruire ses institutions et ses acquis modernistes sont
des pseudo-compétences mises aux hauts postes sur décisions prises à Montplaisir
et signées au Premier ministère.
La Nahdha ne partira pas parce qu’elle fait croire à ses militants qu’elle est
la victime d’un complot américano-sioniste fomenté par les mécréants formés par
la plus grande partie des peuples arabes égyptiens, syriens, libyens et
tunisiens.
La Nahdha ne partira pas parce qu’elle ne veut pas être évaluée, ou jugée sur
son exercice du pouvoir pendant ces 18 mois.
La Nahdha ne partira pas parce que l’appareil judiciaire est à ses ordres et sa
police parallèle au ministère de l’Intérieur la protège.
La Nahdha ne partira pas parce qu’elle a monté un appareil de propagande
médiatique à coups de milliards qui endoctrine chaque jour des milliers de
téléspectateurs à coups d’intox et d’informations manipulées à l’instar de ce
que fait la plus grande organisation sioniste Memri en matière de lobbying et
d’endoctrinement.
La Nahdha ne partira pas parce qu’elle paye des jeunes animateurs de réseaux
sociaux par centaines de millions alors que d’autres meurent de faim, tout juste
pour soigner son image et détruire celle de ses opposants…
Alors je souhaite beaucoup de courage à nos députés sitinneurs au Bardo, et plus
encore aux femmes tunisiennes qui n’épargnent aucun effort pour maintenir la
pression ni encore à tous ces jeunes mobilisés pour une cause qu’ils estiment
bonne et à juste titre car il s’agit de la Tunisie.
Mais aucune garantie de résultat tant que toute l’intelligentsia tunisienne est
molle, maniable, frileuse et peureuse. Tant que les avocats de gauche qui ont
fait la Kasba II pour faire tomber « Al Azlem » sont occupés aujourd’hui à
traiter les affaires des « Azlems » et se remplir les poches, tant que les juges
font les morts, tant que les médias jouent à la neutralité aux dépends du pays
pour prouver une professionnalité qui n’en est pas une, tant que les hommes et
femmes de culture estiment que la politique ne les concerne attendant qu’on
interdise toute expression artistique à l’instar de ce qui s’est passé en
Afghanistan et tant que les universitaires maintiennent le statu quo jusqu’à ce
qu’on interdise la mixité dans les écoles, les lycées et les universités et
s’astreignant à de petites interventions publiques très classe…
L’insurrection du peuple tunisien était une révolution civilisée par la forme
des manifestations, les jeunes ont été son fer de lance, ses victimes et ses
mobilisateurs. Aujourd’hui, le salut de la Tunisie est dans cette jeunesse qui
doit prendre en main son avenir et celui du pays, c’est à elle d’être
l’initiatrice d’une nouvelle Tunisie.
Grand temps pour que les jeunes relèvent enfin le flambeau de la politique et du
leadership s’ils veulent sauver la Tunisie de l’obscurantisme et de la
somalisation.