Espagne : nouveau record du taux des créances douteuses en juin

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à Madrid

[19/08/2013 08:49:07] Madrid (AFP) Les créances douteuses des banques espagnoles ont bondi vers un nouveau record en juin, à 11,61% du total des crédits, signe de la fragilité persistante du secteur malgré le sauvetage européen, selon les chiffres publiés lundi.

Ces créances, surtout présentes dans l’immobilier (crédits de promoteurs et de particuliers risquant de ne pas être remboursés), ont atteint 176,42 milliards d’euros en juin, soit six milliards de plus qu’en mai (11,2% du total), a annoncé la Banque d’Espagne.

Indice de la vulnérabilité des banques, les créances douteuses ont commencé à grimper dans le bilan de tous les établissements financiers du pays après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008. Elles ont désormais dépassé le précédent record atteint en novembre 2012 (11,37%, chiffre révisé).

Fortement fragilisé par son exposition à l’immobilier, le secteur bancaire bénéficie d’un plan d’aide européen accordé en juin 2012, dont 41,3 milliards d’euros ont été versés. Dans le cadre de ce sauvetage, l’Espagne a créé une structure de défaisance, ou “bad bank”, baptisée “Sareb”.

Pour la première fois en 17 mois, le taux et le montant des créances douteuses avaient baissé en décembre après le transfert des actifs toxiques des quatre banques nationalisées vers la Sareb. Mais ils sont depuis repartis à la hausse.

Si l’Espagne bénéficie d’une nette accalmie sur les marchés par rapport aux conditions extrêmement difficiles rencontrées il y a un an, avec notamment une réduction notable de ses coûts de financement, tant le Fonds monétaire international (FMI) que la Commission européenne ont rappelé en juillet le contexte économique délicat pour le pays, plongé dans la récession depuis mi-2011.

“Les risques pour l’économie et par conséquent sur le secteur financier restent élevés”, avait mis en garde le Fonds dans un rapport publié à la mi-juillet, car la quatrième économie de la zone euro doit encore corriger un certain nombre de déséquilibres, via un assainissement budgétaire, une baisse encore plus marquée des prix des logements et une diminution de la dette privée.

Le taux de chômage, qui atteignait 26,26% de la population active au deuxième trimestre, inquiétait notamment la Commission.