Espagne : l’enseigne El Corte Inglés va refinancer 76% de sa dette

e203c7fa2895df124a198220217259950ce38f47.jpg
à Madrid en 2003 (Photo : Carlos Alvarez)

[19/08/2013 14:23:38] Madrid (AFP) La chaîne de grands magasins espagnols El Corte Inglés est parvenue à un accord avec ses créanciers pour refinancer 3,8 milliards d’euros, soit 76%, de sa lourde dette d’environ cinq milliards, a annoncé le groupe lundi.

“Nous sommes parvenus à un accord de financement avec les banques qui détiennent 76% de la dette, qui atteint environ cinq milliards”, a déclaré à l’AFP une porte-parole du groupe.

Il s’agit des principales banques espagnoles: Banco Santander, BBVA, Sabadell, La Caixa, Banco Popular et la banque nationalisée Bankia, a-t-elle précisé.

L’accord court sur “un délai de huit ans, avec une date d’échéance en 2021”, a ajouté la porte-parole.

L’enseigne Corte Inglés, emblématique dans le pays, avait annoncé fin mai avoir lancé le processus de restructuration de sa dette “avec l’objectif de l’améliorer, de la rendre plus flexible et de l’adapter tant à son secteur d’activité qu’au secteur financier” en espérant profiter de taux d’intérêt “plus bas”.

Le groupe avait confié cette mission à Morgan Stanley, selon une source proche du dossier.

Véritable institution en Espagne, les magasins El Corte Inglés, aux activités très variées, des supermarchés aux rayons de vêtements en passant par les agences de voyages, emploient environ 98.000 personnes, ce qui en fait l’un des plus gros groupes du pays.

Non coté en Bourse, il a engrangé en 2011 un chiffre d’affaires de 15,778 milliards d’euros, en baisse de 3,9% sur an. Son bénéfice net, de 210 millions, a lui chuté de 34%, alors que la consommation des ménages est en berne dans ce pays en crise. Son excédent brut d’exploitation (Ebitda) a reculé de 19% à 826,3 millions.

Pour réagir, l’enseigne avait annoncé en juin dernier qu’il baissait de 20% les tarifs de 5.000 de ses produits.

Le groupe soulignait en mai que “ses fonds propres s’élèvent à 7,45 milliards d’euros” et qu’il compte aussi “un portfolio d’actifs immobiliers, situés dans des emplacements uniques, avec une valeur de marché plusieurs fois supérieure au montant de la dette à refinancer”.