Equateur : le président propose d’en finir avec la presse papier

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ésident équatorien Rafael Correa le 15 août 2013 à Quito (Photo : Juan Cevallos)

[19/08/2013 19:33:07] Quito (AFP) Le président équatorien Rafael Correa a évoqué lundi la possibilité de soumettre à référendum la suppression de la presse quotidienne imprimée dans le pays, en répondant à des critiques contre sa décision d’ouvrir une réserve à l’exploitation pétrolière.

“Aujourd’hui, les plus grands +écologistes+ sont les quotidiens mercantilistes. Eh bien si nous allons jusqu’à la consultation populaire, nous proposerons aussi que les journaux soient seulement en ligne pour économiser du papier et éviter l’abattage aveugle des arbres”, a affirmé M. Correa sur son compte Twitter.

La semaine dernière, M. Correa a annoncé avoir demandé à l’Assemblée nationale l’autorisation d’exploiter le pétrole à Yasuni, une importante réserve écologique d’Amazonie, après avoir constaté l’échec d’un appel de fonds international pour éviter l’extraction de réserves de 920 millions de barils de pétrole, représentant 20% des réserves de l’Equateur.

Depuis, plusieurs organisations indigènes et l’opposition, notamment via la presse privée, ont contesté cette décision et demandé une consultation populaire avant de s’engager dans cette voie. Vendredi M. Correa les avait déjà accusés dans un tweet de tenter ainsi de déstabiliser le gouvernement et de “manipuler” la population.

Interrogé par l’AFP, le directeur de l’Association équatorienne des éditeurs de presse Diego Cornejo a refusé de se prononcer sur ces déclarations du président, expliquant qu’il attendrait d’être certain qu’il s’agit d’une proposition sérieuse.

Le socialiste Rafael Correa est depuis plusieurs années en conflit ouvert avec les médias privés au ton très critique, auxquels il reproche d’être acquis à l’opposition. En 2011, des responsables du quotidien El Universal avaient été condamnés à trois ans de prison et à une amende record de 40 millions de dollars pour injure au chef de l’Etat, avant d’être finalement graciés par M. Correa.